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La révolution pour une nouvelle civilisation: l'humanisme - Nouveau livre d'André Heymans | Philosophie et Management

La révolution pour une nouvelle civilisation: l'humanisme – Nouveau livre d'André Heymans

  20.03.2011   |     andré heymans, heymans, heymans andré, humanisme
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LA RÉVOLUTION POUR UNE NOUVELLE CIVILISATION

Un introduction au livre par l’auteur, André HEYMANS (Les Éditions MEMOGRAMES)

 

Cet ouvrage expose un nouveau système philosophique fondamental. Il a pour but de répondre, d’une façon non encore envisagée, à des questions essentielles : pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Quel est le sens de l’existence, de l’univers, de nous-mêmes ?

 

Le livre a été médité en prenant plusieurs éléments en considération :

 

1/ Les philosophies antérieures ne donnent pas satisfaction, soit qu’elles n’ont pas suffisamment tenu compte des résultats scientifiques, soit qu’elles n’envisagent pas la totalité des problèmes, soit qu’elles se déclarent incapables d’aboutir.

 

2/ Ces lacunes de la pensée ont ajouté au désarroi que connaît actuellement la société, privée de certitudes, confrontée à des difficultés économiques, politiques, écologiques majeures, exposée à des revendications d’esprits religieux fanatisés.

 

Il y a lieu de reprendre l’analyse de ce que « être » signifie, de ce qu’il inclut en fondements et conséquences. Étant donné que beaucoup de données du passé sont à rejeter, il est utile de parcourir les idées déterminantes de l’ouvrage. Sa lecture se fera plus aisément.

 

a) L’existence est de nécessité. Il ne peut en être autrement qu’elle soit.

 

b) Elle est essentiellement de l’énergie. Tout se déduit de l’énergie ou s’y rapporte.

 

c) L’énergie est imprégnée de propriétés matérielles et immatérielles, ce qui lui permet d’être créatrice de valeurs positives.

 

d) Dans son infinité l’énergie s’exprime sur deux niveaux qui tous deux sont nécessaires et se complètent, l’un réalisant la transcendance, le second l’immanence.

 

e) Notre univers, éventuellement les univers relèvent du niveau immanent. Bien que pour leur existence ils soient en dépendance du niveau transcendant, les univers se constituent et évoluent en liberté pour parfaire une richesse extraordinaire de réalités.

 

f) Dans l’évolution des espèces, l’être humain s’est forgé lui-même, en faisant usage des propriétés matérielles et immatérielles inhérentes à l’univers. Son statut est d’une hauteur exceptionnelle, lui donnant la possibilité d’accéder à la compréhension de l’existence, de produire des chefs-d’œuvre artistiques et techniques, de s’imposer des lignes de conduite en concordance avec les fondements de la Réalité globale.

 

g) Tout fait partie de la Réalité globale qui avec les valeurs esthétiques poursuit le bonheur comme un de ses buts essentiels.

 

h) La jonction entre les niveaux transcendant et immanent est assurée par l’intelligence intermédiaire qui saisissant les valeurs du niveau immanent permet de les transférer au niveau transcendant. Aussi n’est-il pas exclu que les plus hautes réalisations humaines fassent partie de la richesse spirituelle du niveau transcendant.

 

i/ L’homme habite une planète d’une beauté extraordinaire qu’il découvre avec ravissement. La liberté de pensée est un des fondements de sa dignité. Par les valeurs qu’il incarne et qu’il crée, il peut prétendre à une pleine légitimité. Il n’y a pas de divinité, aucun culte à rendre.

 

EXTRAITS DU LIVRE

 

Depuis des décennies la pensée occidentale traverse une crise d’une gravité sans précédent. On n’y trouve aucune nouvelle approche métaphysique, rien de vivifiant, rien d’ouvert à la magnificence de l’existence. L’angoisse, le pessimisme, le désespoir, le thème de l’absurdité, la soi-disant incapacité de comprendre les grands problèmes philosophiques hantent les esprits. De cette faiblesse de conception résulte un manque de vision et de détermination (page 9).

 

Nous subissons aujourd’hui la décomposition d’un système basé sur des injustices flagrantes et de lourdes erreurs dans la conception de l’existence. S’ensuivent des déséquilibres intolérables et d’innombrables violences, économiques et religieuses, dans un climat d’exploitation et de soumission d’autrui, sans considération pour les plus faibles, pour la dignité de l’être humain, pour notre planète, sans volonté suffisamment forte pour surmonter les obstacles. Chaque civilisation est basée sur le respect de valeurs et de principes qui avec le temps peuvent se révéler inadéquats. A présent il y a lieu de mettre fin à d’anciennes règles et de proclamer de nouvelles vues, infiniment plus larges, équitables et constructives, de nature à dépasser ce qui divise (page 12). Nous sommes appelés à une révolution de l’homme sur lui-même, à une ère nouvelle de la pensée et des attitudes (p. 14).

 

L’homme est capable de certitude et de bonheur. D’où le présent écrit qui se veut un discours d’intelligence et de cœur. En chacun de nous gît une pierre précieuse qui peut briller d’un vif éclat (p. 14)

 

L’existence est de nécessité par l’absence totale du néant absolu (p. 19).

La philosophie, aussi bien que les sciences, est recherche de vérité. Elle s’efforce de comprendre non seulement le comment, également le pourquoi. Le pourquoi invite à pénétrer intimement dans la quête des fondements. Il convie à découvrir les moyens qui mettent le comment en œuvre. Le comment devient la suite, la conséquence du pourquoi. Le pourquoi est par excellence du ressort de la méditation philosophique. Le pourquoi de l’existence s’articule dans sa nécessité (p.20).

 

L’énergie est la référence incontournable, le dénominateur commun, le pivot fondamental, l’élément unificateur qui relie le passé au présent en vue de l’avenir. Tout ce qui existe, n’est autre chose que de l’énergie sous un de ses aspects (p. 24).

 

L’immanence est tout autant nécessaire à la transcendance pour se compléter que celle-ci est indispensable à l’immanence pour subsister. Les deux sont indissociables (p. 31).

 

Le métaphysicien se rend compte qu’il manie des notions et des raisonnements d’une importance extrême, bien éloignés de la réalité journalière. Il médite avec obstination sur ce qu’il y a de plus élevé et de plus merveilleux. Il est poète de l’éternel infini. En même temps, il réalise que l’être humain, aussi concerné qu’il soit par le sens de l’existence, a principalement pour vocation de fructifier ses dons et talents, pour son bien-être et celui d’autrui, et qu’il est en droit de jouir des splendeurs étalées. L’homme les appréciera d’autant plus qu’il se sait partie active d’une immensité grandiose (p. 31).

 

Chaque moment possède sa propre valeur. Il est unique, le résultat d’un vaste passé qui jamais ne se représentera de la même façon. Si tout restait figé, statufié, l’existence manquerait son but de créer en permanence de nouvelles formes, d’évoluer de génération en génération, d’acquérir de plus grandes richesses (p.36).

 

La matière est à considérer autrement que par le passé qui l’estimait erronément aveugle, insensible, incapable d’évoluer d’après ses propres lois. Rien ne se comprend de l’univers sans l’immatérialité qui occupe une place prépondérante en le marquant et le dirigeant. Les qualités secondes lui assurent une somptuosité incomparable. Elles sont l’affirmation tangible, le reflet direct de ses propriétés immatérielles (p. 39).

 

L’intelligence intermédiaire, conception innovante en philosophie, ne manquera pas d’éveiller la curiosité (p. 40). Le platonisme serait fondé, mais en sens inverse : ce serait à partir de nous que s’enrichit, pour une partie, l’intelligence du niveau premier (p. 42).

 

De la Réalité globale nous faisons partie. Nous ressentons pour elle un respect infini et en même temps l’enthousiasme, la jubilation d’appartenir à un ordre aussi prestigieux. Nous exultons de joie profonde (p. 43).

 

L’homme n’existe que par l’univers. Il en est une application. Il s’est bâti grâce aux propriétés dont l’univers est pétri et qui lui sont transmises. Il faut regarder bien plus loin et plus haut que les limites humaines. Nous devons avoir le courage de dépasser les conceptions qui s’avèrent insuffisantes afin de saisir les fondements, la raison d’être et l’unité fondamentale de l’existence (p. 45).

 

L’apparition de l’univers est d’une importance scientifique et philosophique exceptionnelle. Il s’agit d’un phénomène qui dépasse de loin notre entendement habituel par son ampleur, ses caractéristiques, sa raison d’être, ses conséquences. Des divergences de vues sont inévitables. Des points d’interrogation subsistent. (p. 47).

 

L’existence est une donnée positive, excluant le néant ou ce qui y tend. D’où l’inclination qui caractérise l’univers, à établir des structures dans lesquelles des symétries se font valoir, des constantes et des lois physiques (p. 48-3/). Les constantes sont autant de garde-fous dont l’univers s’est doté pour ne pas sombrer dans le chaos, pour s’organiser en respectant des limites (p. 56).

 

L’exécution splendidement réussie d’un programme aussi vaste que compliqué dans des délais aussi brefs exclut résolument le hasard. Quelques-uns ont cru à une intervention divine. Celle-ci est tout autant à rejeter…. L’univers s’est réalisé lui-même, avec ordre et méthode, sans faille depuis le moment zéro. Il est son propre horloger. Une autre explication n’est pas à retenir (p. 58).

 

A la stupéfaction des astrophysiciens la matière détectable et l’énergie connue ne justifient qu’environ 4 % de l’univers. Il y a 22 % de matière cachée et 74 % d’énergie noire (p. 60-4/).

 

Au-delà du « mur de Planck » rien ne peut être scientifiquement établi (p. 62).

 

Il est admirable de constater que la métaphysique et la science se complètent….Quelle que soit la solution que les astrophysiciens adopteront en définitive, la science rejoint la métaphysique qui, largement ouverte, accueillera leurs résultats. Ce constat de collaboration heureuse est digne d’être souligné (p. 62).

 

Les splendeurs stupéfiantes (des cieux) font comprendre que la matière n’est pas un but en soi, mais un moyen pour que s’expriment des valeurs esthétiques. Celles-ci sont de nature à procurer un immense bonheur. C’est là tout le sens de l’existence (p. 63).

 

La vie n’est pas un produit des étoiles, mais sans elles nous se serions pas (p. 65). Elle aura surgi en divers endroits, à plusieurs dates (p. 67).

 

La cellule connaît des variations génétiques et des mutations qui répondent non à des erreurs, mais à des besoins de survie, d’adaptation, d’amélioration (p. 76).

 

Grâce à elles (les propriétés immatérielles), la cellule est sensible à son état, à ses besoins, aux moyens de les satisfaire, aux dangers, à son évolution. Elle retient ce qui lui offre le plus d’utilité (p. 77).

 

L’évolution a répondu aux pressions d’avantages ou de contraintes auxquelles la cellule et les espèces ont donné suite (p.95). Sous les contraintes et les avantages que l’organisme a ressentis, il a réagi en modifiant son ADN pour adapter son phénotype (p.100).

 

Aussi bien l’univers que les cellules et les espèces ont par eux seuls, par leurs éminentes propriétés, établi leur évolution (p. 102). L’Homme est son propre créateur. Il a brillamment réussi par les propriétés matérielles et immatérielles qui sont inhérentes à l’existence (p. 108).

 

L’homme appartient à un univers extraordinaire qui lui a donné la possibilité d’acquérir la pensée apte à mieux comprendre l’existence et à progresser dans des voies lumineuses. Il s’est comporté comme Prométhée, sauf qu’il ne s’agissait pas du feu à ravir, mais de l’intelligence. Il l’a acquise et perfectionnée, car tel était son désir le plus ardent. De même que ce titan, l’homme a été puni, ou plutôt il s’est puni, et ceci de façon éprouvante. Il sera délivré des maux effrayants qu’il provoque, quand il sera devenu conscient qu’une nouvelle civilisation est possible pour créer uniquement des valeurs et assurer le bonheur (p. 111).

 

La liberté rend possible de s’exprimer sans servitude, de se fixer des règles de morale, de créer des œuvres d’art. La liberté est la dignité de l’homme. Quand elle est bafouée, il rétrograde (p. 112).

 

Le moi excède le cadre étroit dans lequel on serait tenté de le confiner. Il reflète l’univers dans son essence, à son échelle d’une même grandeur fascinante que le niveau premier dont il résulte, avec les mêmes éléments de base qui sont l’énergie et l’intelligence, avec le même dessein d’apporter un complément de richesses. Il réalise en lui une parcelle de l’éternité, qu’importe que ce soit pour un bref moment et un court destin, que le monde ait commencé avant lui et s’achèvera sans lui. Il éprouve une joie profonde en se conformant à ce que l’existence lui demande. Cela lui suffit : il a donné suite à sa vocation (p. 117).

 

Tel est l’homme, émergeant dans un océan de grandeur, exposé aux tensions les plus diverses, fort et vulnérable, agrippé à son moi et sollicité pour se surmonter. Il est devenu l’être le plus inventif et innovateur de la planète, le seul à se poser des questions sur lui-même et l’univers. Hélas, le seul aussi qui commet des actes d’une ignominie impardonnable qui font honte. S’il ne veut pas ternir son avenir, si l’humanité actuelle veut se sauver des désastres qu’elle s’est préparés, une révolution fondamentale des conceptions et des comportements est nécessaire. Une nouvelle civilisation s’impose (p.118).

 

Malgré d’admirables réussites l’humanité s’est lamentablement égarée. Le monde actuel est en crise, conséquence d’erreurs gravissimes qui frappent des milliards d’individus réduits à un état de misère intolérable (p. 120. Le monde actuel se déshumanise (p. 122).

 

Une civilisation se désagrège et disparaît quand les idées directrices constructives qui la soutiennent, ont perdu leur force de conviction, quand frappée par trop de contradictions, de disparités et d’injustices, ses assises sont ébranlées. Si l’humanité actuelle persévérait dans ses erreurs, elle signera sa perte, irrévocablement. La nécessité s’impose de points de vue qui dépassent les anciens clivages, afin de créer et de respecter, avec un souffle vivifiant, des valeurs universelles, assurant plus de bonheur et de joie de vivre (p. 123).

 

Le monothéisme se débat dans d’inextricables difficultés. Il se manifeste, en effet, sous trois aspects inconciliables, bien que chacun des trois prétende être le seul à posséder la Vérité…. Les différences sont telles que si un des trois (dieux) existait, il éliminerait les deux autres, avec la conséquence qu’aucun des trois n’est à retenir. Tout comme les dieux polythéistes, ils relèvent d’aberrations (p.127). Lorsque le juif invoque Yahvé et le musulman Allah, ces mots désignent des personnages imaginaires. Quand le chrétien récite le Credo, chaque ligne, sauf la crucifixion, est une contre-vérité. Le Dieu imploré est la transposition sur un personnage fictif d’idées, d’aspirations, de sentiments individuels ou collectifs. Dieu est une création humaine (p. 132). Le ciel, conçu comme un idéal de compréhension, de bonheur et de beauté, ne se réalise que sur terre. Tout autre discours est fallacieux (p. 138).

 

Les religions monothéistes traînent avec elles un passé qui ne se justifie plus. Par une meilleure compréhension de l’univers et de la vie, par les sciences, elles ont perdu leur crédibilité et légitimité (p. 152). Le monothéisme s’est révélé une erreur tragique (p. 152).

 

Lentement, sûrement, l’humanité, devenue d’autant plus consciente de son statut unique, se construira une communauté universelle d’entente. Chacun se dira universaliste, enclin à une large compréhension de l’existence. Ce seront les temps de l’ouverture pour plus d’équité, de joie partagée, de confiance mutuelle, de générosité, de bonheur. Ce seront les temps non plus de ce qui divise, mais de ce qui unit, avec le respect de la nature et d’autrui, avec la volonté et la responsabilité de progresser ensemble (p. 154).

 

L’univers et ses structures, la vie, nous-mêmes sommes le résultat d’une entreprise qui par sa grandeur et sa complexité nous laisse admiratifs (p. 157). Tous nous sommes liés dans le même destin de poursuivre une action commune, la réussite de l’humanité (p. 158).

 

Il suffit d’éduquer, de veiller à une formation qui inculque les bases morales d’application universelle. La révolution qui se fera ainsi, sera tout aussi importante et décisive que celle qui de l’Erectus aboutit à l’Homo sapiens. L’humanité entrera dans une phase éblouissante de son histoire. Une nouvelle civilisation s’établira, à un niveau encore jamais atteint (158). L’ère de l’Homo universalis s’ouvrira (p. 159).

 

L’homme universel ne comprendra pas les vulgarités, bassesses et barbaries, l’ignorance, les injustices, les oppressions matérielles et intellectuelles, en un mot le stade arriéré dans lequel l’humanité actuelle se débat (p. 159.

Les États sont au service de l’humanité, pas le contraire (p. 162).

 

Pour que l’État puisse disposer des ressources nécessaires à l’accomplissement de ses tâches, pour se consacrer davantage à des fins pacifiques et humaines, toutes les armes et armées du globe sont supprimées. Aucune ne peut subsister. Seuls seront admis les contingents et équipements nécessaires pour assurer le respect des lois et de l’ordre public, pour empêcher les milices privées et les actions des malfaiteurs et terroristes. L’humanité n’a plus le droit de se maintenir au stade barbare où les uns menacent et tuent les autres. Nous ne pouvons plus persévérer dans une mentalité d’autres temps. Une nouvelle civilisation est à ce prix (p. 166).

 

La surpopulation est un fléau (p. 167). C’est une aberration de pousser systématiquement à une croissance économique (p. 168).

 

Les richesses naturelles de la Terre appartiennent à tous. Elles se sont constituées avant l’apparition de l’homme. En conséquence, sauf à créer des discriminations, chacun y possède un droit égal. Comme les rayons du soleil qui éclairent et réchauffent, l’air que nous respirons, l’eau que nous buvons, ainsi le pétrole, le gaz naturel, les minéraux sont la propriété de l’humanité entière. Leur exploitation doit se faire pour que chacun en ressente les bienfaits (p. 169).

 

Un gouvernement mondial sera instauré, pourvu de larges compétences (p. 169). Il assurera la stabilité commerciale au niveau international. Dans ce but l’équité présidera avec de nouvelles lignes de conduite, avec une éthique correcte en affaires contre les spéculations sur les matières premières et les produits alimentaires (p. 173).

 

L’humanisation, de date récente, n’est qu’au début de ce qu’elle peut et doit être. Le monde est appelé à se révolutionner moralement (p. 170).

 

Planifier le futur dans un esprit de coopération et d’équité généralisées, où chacun pourra jouir d’un bien-être minimum et ressentir la joie de vivre, est le défi grandiose que l’humanité actuelle est appelée à relever, le plus prestigieux jamais rencontré dans son histoire. C’est à ce prix que s’établira la civilisation de l’homme universel, pleinement conscient du monde féerique dans lequel il vit, écrivant un chapitre glorieux de l’épopée qu’est l’existence. Un nouvel esprit animera la gestion de la Terre et l’entente entre les hommes qui estimeront leur solidarité plus importante et décisive que les nationalismes (p. 174).

 

L’aspiration au bonheur est légitime, profondément ancrée en nous. Elle tend naturellement à être satisfaite. Le bonheur est acceptation de soi-même et de l’existence pour en ressentir de l’enchantement. L’homme heureux accomplit son être, ses désirs, ses projets. Il donne une réponse à l’appel de les réaliser, devient d’autant plus créatif (p. 177).

 

Le bonheur est joie de vivre. C’est accepter la vie et y prendre plaisir. C’est se sentir bien dans sa peau, en bonne santé, jouir de son corps, de son intelligence, de la liberté de pensée, pouvoir se déplacer où et quand on veut. C’est être heureux de ses occupations et de ses projets, d’être accepté par les autres, de se savoir aimé. C’est admirer la nature et s’y sentir proche. Le bonheur est vivre en harmonie avec soi-même. Il est acquis quand en silence et sérénité, loin du brouhaha du monde, se savoure la quiétude intérieure (p. 178).

 

La beauté résulte de la matière pour atteindre une expression immatérielle quand y sont présents des symétries, harmonies, équilibres et contrastes auxquels tend l’énergie dans son dynamisme et sa richesse. Elle s’exprime sans surcharge qui encombre, sans froideur incompatible avec l’élan créateur. Toute l’existence pousse à l’ivresse du beau. Toutes les civilisations l’ont magnifié (p. 178).

 

Plus que les autres expressions artistiques, la musique nous touche directement et intimement. Notre corps est constamment soumis à des pulsions; elle aussi se manifeste par des rythmes et des cadences. Nous nous exprimons par une suite de vocables, par des exclamations de joie ou de douleur; la musique les amplifie pour nous en pénétrer davantage, tant par le chant que par les instruments. Leurs vibrations sont à l’unisson de notre sensibilité, que ce soit d’une simple flûte champêtre, celle de Tityre, le berger de Virgile, ou d’un grand ensemble symphonique. La musique est plus qu’une suite de sons; notre intelligence y trouve un terrain apte à leur donner un sens pour exprimer nos élans ou nos tristesses. Elle est le langage compréhensif du cœur. Contrairement à l’architecture et la peinture qui reflètent les valeurs esthétiques dans la mesure où elles leur ont été transmises, la musique en est directement créatrice. Les deux premières sont figées dans leur statisme; la musique disparaît dès qu’elle est émise. Elle est des arts l’expression la plus immatérielle et ainsi la plus proche de ce que l’existence tend à être, une délivrance de la matière pour exprimer une spiritualité (p. 180).

 

La poésie est le fleuron, l’aristocratie du verbe. Elle exprime, en termes d’une forte. densité, un monde de beauté et d’émotions. Elle est musique verbale. Si l’univers écrivait son histoire, il le ferait en poète, chantant l’ivresse d’exister (p. 181).

 

L’amour. L’amitié (p. 181). Du plus profond de soi, un élan irrésistible se déclenche qui implique l’être entier et qui le comble. La fusion corporelle et sentimentale fait vibrer les amants de toutes leurs fibres. Les lèvres se touchent, les langues s’explorent. Il y a profusion de caresses dans la chaleur de deux corps qui s’étreignent. L’extase s’accomplit. C’est le moi qui pénètre dans l’autre; c’est l’autre qui est devenu une part de moi-même. L’amour donne sans retenue, dans une espèce de folie (p. 182). Qui ne sut aimer, n’a pas vécu (p. 182).

 

Le bonheur est aussi la jubilation de découvrir l’agencement des choses dont la globalité est grandiose. Les scientifiques éprouvent une intense satisfaction par la confirmation de leurs hypothèses qui touchent aux fondements de l’existence, au plus profond, au plus intime. Les mathématiciens sont séduits par l’enchaînement de leurs déductions logiques qui semblent correspondre à un ordre de beauté que la Nature s’est accordée pour en jouir. Elle se révèle en somptuosités immatérielles (p. 183).

 

A présent que le Monde est devenu un grand village où tout se tient, où il apparaît avec évidence que d’autres chemins sont à prendre, le passé est à considérer comme une période d’immaturité avec les aberrations auxquelles il faut définitivement tourner le dos. Dans son ascension l’humanité est capable d’atteindre une pleine réalisation de valeurs. Une nouvelle civilisation s’établira, une nouvelle période de l’histoire basée sur la solidarité, l’égalité, la responsabilité, la compréhension mutuelle. Ce seront les temps du partage, les temps de l’embrasement immatériel par les arts et la pensée, les temps du bonheur (p. 184).

 

* * *

 

Appendice

 

La splendeur de la métaphysique

 

Les sceptiques et les agnostiques (§ 20) admettent uniquement comme réalité celle qui nous entoure et que nous pouvons observer. Ils estiment que les considérations qui se placent hors d’elle, sont invérifiables, en conséquence sujettes au doute, en somme à rejeter.

 

Ce point de vue est inadmissible. Il s’abstient de donner une réponse aux questions essentielles de l’existence dont nous faisons intimement partie : quelle est sa raison d’être, son origine, sa cause, ses valeurs. Or, il est évident qu’un ordre de choses aussi grandiose que l’univers, est fondé sur des nécessités qui le justifient. Il n’est pas le produit du hasard qui dépend d’éléments qui lui sont forcément antérieurs, et qui par définition n’est pas en mesure de diriger utilement (§ 26, 35, 41). Ces penseurs, par prudence, par manque de vision, nous laissent sur notre faim de connaître les bases qui font ce que nous sommes.

C’est en vain qu’ils objectent que notre raison ne serait pas en mesure de définir les principes qui déterminent et règlent l’existence. Notre intelligence s’est formée avec la réalité où tout relève de finitudes et de causalités, ce qui implique que pour la comprendre dans ses origines, il faut remonter à un infini non causé (§ 8). Celui-ci a transmis ce qui pour lui est bénéfique afin de s’enrichir spirituellement davantage : l’énergie avec ses propriétés matérielles et immatérielles (§ 13-8/ et 9/), d’où résulte l’intelligence dont la nôtre (§ 12, § 15-1/, § 47). Il y a ainsi un lien de même nature entre notre monde et la transcendance dont il a été déduit. Nous pouvons valablement discourir sur cette dernière, même si ce n’est que partiellement (§ 13).

 

Alors, pour ceux qui persévèrent, s’ouvre le champ de la métaphysique, en toute splendeur. En découvrant la Réalité globale dans un système ordonné où tout se tient (§ 18), la métaphysique nous dévoile les merveilles de l’existence, considérée dans sa totalité prestigieuse. Elle nous arrache de la médiocrité et de l’insignifiance des propos sceptiques.

 

Il n’y a pas lieu de rester amoindri et enchaîné à des affirmations absurdes sur le non-sens de notre condition. L’existence regorge de signification. Elle invite à nous ouvrir pleinement à la grandeur de notre destin et d’y trouver un bonheur légitime. Elle refuse ce qui serait de nature à nous en détourner.

 

Nous devons avoir le courage de penser, de rejeter ce qui s’avère insuffisant ou sans fondement. Nous avons à réaliser en liberté le rôle qui nous est assigné : créer plus de richesse matérielle et immatérielle, dans la concorde et la justice, hors de ce qui divise et meurtrit.

 

André HEYMANS (andreheymans@skynet.be)

 

Ostende, le 15 février 2011

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