Après avoir réfléchi sur la « nouvelle raison du monde », il nous faut prendre acte que les marchés et la monnaie font partie intégrante de toute vie collective. Mais, aujourd’hui, l’une des caractéristiques de base de notre système est l’accumulation « capitaliste » où les biens visent principalement à servir l’accumulation d’argent. Et cela peut avoir des conséquences désastreuses comme la crise financière actuelle le montre.
Pouvons-nous revenir à une économie avec des marchés où la circulation de l’argent est au service de la circulation de biens et de services et non l’inverse. Si oui, comment ?
Car si nous accumulons peu d’argent, nous devrons résoudre autrement nos profonds sentiments d’insécurité existentielle. Comment ? Peut-être par la mutualité, la solidarité, le soin réciproque et le « lâcher-prise », ainsi que l’acceptation du fait que nous sommes tous finis, tous fragiles ? Ou encore par l’utilisation de monnaies différentes d´après les types de relations que l´on essaye d´établir ou de maintenir avec d’autres ?
En parallèle avec l´Euro, y a-t-il place par exemple pour une monnaie inter-entreprises qui permette d´éviter l´étranglement de l´économie comme conséquence de la crise bancaire (cfr le WIR en Suisse) ?
Y a-t-il place pour des monnaies de nature sociale qui permettent des échanges de services entre voisins, sans objectif commercial ?
Comment les entreprises pourraient-elles gérer cette diversité de monnaies ?
Séminaire le 24/10 de 9:00 à 12:30 à l’INM – 81 av. de Tervuren à 1040 Bruxelles.
Bernard Lietaer, interviewé sur France Culture