Laisser le féminin en chacun de nous s’exprimer au travail : un enjeu spirituel et économique ? Séance 8 du cycle PhiloMa 2014-2015

Comment recharger nos batteries dans un environnement économique et politique souvent décevant par rapport aux enjeux contemporains ? Comment susciter l’enthousiasme, l’élan, ce grain de folie pour oser croire en un avenir plus porteur ? Nous avons besoin de désamorcer les rigidités de nos systèmes de pensées et d’actions. Nous devons viser l’équilibre pour construire l’harmonie : ce qui est bon pour les êtres et la planète, le vrai dans les relations humaines, l’humilité dans nos réalisations, le beau et le durable pour réenchanter un monde désenchanté. La philosophie Tao introduit les principes du yin et du yang comme forces créatrices. Le Yin : le féminin, l’intérieur, la douceur, est trop souvent sous-représenté par rapport au yang. Ce dernier, manifesté par la dureté, la masculinité et l’action, prône l’efficacité, la productivité et la performance. Or, le Yang, si visible soit-il, engendre des dysfonctionnements. Les réalisations humaines sont trop enserrées par un carcan : rentabiliser son temps, son argent, ses relations, ses loisirs ! Où cela nous mène-t-il ? L’apport du Yin vient soulager ce trop-plein de yang. Il vient introduire une autre énergie pour apaiser nos modes de vie accélérés. Il vient redonner du temps au temps, de l’espace intérieur pour retrouver le goût et les couleurs de la vie afin d’effacer la grisaille contemporaine. Cultiver en chacun de nous ces pôles féminin et masculin développe en chacun l’intuition et la créativité qui insufflent sens et cohérence dans nos actions.

Selon Marianne de Boisredon, le monde économique a développé naturellement le Yang (plein, actif et masculin) et cela se manifeste par une recherche d’efficacité, de rentabilité et de productivité. Ces valeurs sont bonnes en soi mais sans être équilibrées par le Yin (vide, passif et le féminin) qui se traduit par l’intériorité, la prise de recul et la patience, elles manifestent des dysfonctionnements sur les personnes : le stress, les mécanismes compensatoires comme le café, les drogues, l’alcool… Laisser le féminin s’exprimer au sein des organisations va bien au-delà d’avoir la parité hommes-femmes dans les comités de direction des entreprises. En quoi est-ce un enjeu spirituel et économique ? C’est ce que nous investiguerons avec Marianne de Boisredon et Vinca Bigo.