Dans notre société capitaliste, le travail, la production et la consommation ont pour mot d’ordre l’innovation. Or, on ne peut être un innovateur capitaliste qu’à condition que cette créativité fasse vendre davantage (innovation de produit) et/ou permette à la productivité de s’accroître aux dépens des autres (innovation technologique). Nous avons donc affaire aujourd’hui à une innovation et une création en vue de la production pour le marché, à la production de savoirs « rentables ». L’emploi, au contraire, ne se trouve pas généralement sur l’agenda des innovateurs capitalistes. L’innovation et la créativité sont donc des droits naturels du capital, indépendamment de la question de savoir si elles vont engendrer de nouveaux emplois, protéger des emplois existants, ou quoi que ce soit d’autre, tel découvrir de nouvelles « vérités » scientifiques mais sans applications commerciales. En même temps, on constate que les personnes les plus « innovantes » sont le plus souvent animées de préoccupations sociétales mal reconnues ou prises en compte dans les entreprises. Inversement, à regarder l´Histoire, certaines époques se sont avérées prospères sans pour autant être témoin de grandes innovations, tandis que, quand il y a eu invention, cela n´a pas toujours été pour le bien de l´humanité. Combien de fois l´homme n´a t-il pas utilisé sa créativité pour détruire plutôt que pour construire ? Pourquoi inventer dès lors ? La question a toujours été pertinente pour les philosophes, aujourd´hui elle nous concerne tous. Comment revoir la gestion de l’innovation dans les entreprises ? Peut-on, doit-on stimuler la quête de vérité ontologique, « écologique », gratuite dans les organisations, « sans buts lucratifs » ? Séminaire le 27/02 de 9:00 à 12:30 à l’INM – 81 av. de Tervuren à 1040 Bruxelles.