Le quatrième congrès « Philosophie(s) du Management », organisé par la Société de
Philosophie de Sciences de Gestion (SPSG), aura lieu les 10 et 11 mai 2016 à l’IAE de Metz.
Comme chaque année, les congressistes pourront se rassembler, dans la bonne humeur et
l’esprit de contradiction, deux journées entières autour de conférences, de tables rondes et
d’ateliers thématiques.
Le congrès a vocation à accueillir toutes les contributions de qualité qui font état d’une
analyse philosophique du management, qu’il s’agisse de donner une interprétation des
grandes fonctions de l’organisation (finance, comptabilité, marketing, stratégie, système
d’information, gestion des ressources humaines, etc.) ou de passer au scalpel de la méthode
conceptuelle les grands mouvements qui structurent notre discipline à l’heure actuelle
(diversité, responsabilité, société de contrôle, gouvernance, spiritualité, etc.). Les réflexions
sur la condition managériale et organisationnelle, qui caractérise incontestablement l’homme
en ce début de siècle, sont également appréciées.
Toutefois, 2016 sera l’année du retour aux sources, celles de la philosophie grecque, et
plus largement de l’Antiquité, qui irrigua de son regard théorique l’histoire de la civilisation
occidentale. Europe, enlevée des plages de Tyr à dos de taureau blanc, fut en effet amenée sur
l’île de Crète par le roi des Dieux : c’est ainsi que Zeus fit de notre continent le lieu de la
nostalgie des origines et du lointain, qui précisément caractérisent le regard théorique que
l’Occident porte sur le monde. La philosophie n’est précisément pas la sagesse, mais son
désir : toujours inquiet, Socrate, ce « poisson-torpille », se trouve en décalage avec ses
interlocuteurs, et révèle l’a-topie, et non l’u-topie, comme la tragique condition de l’amant du
savoir. Aussi Platon, Aristote et Plotin, mais également les écoles hellénistiques du Jardin et
du Portique, se font-ils les héritiers de cette secondarité native quand ils déploient le concept
pour se mettre en quête de l’être.
L’universel correspond précisément à cette visée qui, dans le divers, redécouvre l’unité :
quand il prend en vue le monde, il ouvre la voie à l’ontologie qui cherche les fondations de
l’être, ou l’être comme fondation ; quand il se saisit de la cité, il fait de la justice l’horizon de
la philosophie politique ; et, enfin, quand il se place sous l’égide du Souverain Bien, il fait de
la mesure, qui s’oppose aux dérèglements ou à la dérégulation des comportements, le champ
propre de l’éthique.
Cette tripartition philosophique, qui rappelle celle, sociale cette fois-ci, que Dumézil mit en
exergue dans sa mythologie comparée des Indo-Européens, questionne alors le management
dans son rapport à la Vérité, à la Justice ainsi qu’au Bien. Comment la philosophie grecque
peut-elle nous permettre d’appréhender le management contemporain ? Ce dernier relève-il
d’ailleurs du champ philosophique ? Ne serait-il pas plutôt le dernier avatar de la sophistique,
cette « rivale » et cette « prétendante » qui menace l’universel de se dissoudre dans
l’autoréférence du langage ?
Et si les paragraphes précédents évoquent plus la Grèce que la naissante « philosophie
chrétienne » (selon l’expression consacrée par Étienne Gilson), celle-ci appartient bien de
plein droit au champ d’études que nous fixons pour le Congrès. Car l’on ne peut que prêter
attention à la formation de catégories essentielles à la compréhension du management dans la
théologie des Pères de l’Église, de Saint Clément de Rome à Isidore de Séville (pour
l’Occident) et Saint Jean Damascène (pour l’Orient). Il n’est que rappeler l’archéologie du
pouvoir et du gouvernement que développe Giorgio Agamben à partir de la centralité de
l’oikonomia dans la Trinité et le mystère chrétien.
Ces propos introductifs et liminaires ne sauraient évidemment prétendre à l’exhaustivité, et
toutes les réflexions mêlant philosophie grecque et/ou chrétienne et management seront
examinées avec la plus grande attention. Elles pourront être réunies dans un volume collectif
à la suite du congrès.
Comité scientifique :
Omar Aktouf (Gestion), Professeur, HEC Montréal
Yoann Bazin (Gestion), Professeur Chercheur, ISTEC.
Thierry Berlanda (Philosophie), Philosophe et écrivain.
Malik Bozzorey (Philosophie), Maître de Conférences, Université Catholique de Lille.
Martine Brasseur (Gestion), Professeur des Universités, Université Paris Descartes.
François De March (Gestion), Professeur agrégé d’économie-gestion en classe préparatoire à
l’ENS de Cachan (Strasbourg).
Ghislain Deslandes (Philosophie), Professeur Chercheur HDR, ESCP Europe..
Emmanuel Gabellieri (Philosophie), Professeur à l’Université Catholique de Lyon.
Benoît Goetz (Philosophie), Professeur des Université, Université de Lorraine.
Olivier Germain (Gestion), Professeur, UQAM.
Pierre-Yves Gomez (Gestion), Professeur HDR, EM Lyon.
Jean-Michel Heitz (Philosophie), Professeur Chercheur, ESSCA
Rémi Jardat (Gestion), Professeur Chercheur HDR, ISTEC.
Jacquot Lionel (Sociologie), Professeur des Universités, Université de Lorraine, Directeur du
Laboratoire Lorrain de Sciences Sociales.
Gregori Jean (Philosophie), Chercheur FRS/FNRS, Université Catholique de Louvain.
Antony Kuhn (Gestion), Professeur des Universités, ESM-IAE de Metz, Université de
Lorraine.
Erwan Lamy (Philosophie), Professeur Chercheur, NOVANCIA.
Joan Le Goff (Gestion), Professeur des Universités, IAE de Tours, Université François
Rabelais.
Anne Marchais-Roubelat (Gestion), Maître de Conférences HDR, CNAM.
Jean-Luc Moriceau (Gestion), Professeur Chercheur HDR, Telecom.
Christine Noël (Philosophie), Maître de Conférences HDR, Aix-Marseille Université.
Florent Noël (Gestion), Professeur des Universités, IAE de Paris.
Adrien Peneranda (Gestion), Maître de Conférences, Sciences Po Toulouse
Yvon Pesqueux (Gestion), Professeur des Universités, CNAM.
Éric Pezet (Gestion), Professeur des Universités, Université Paris Ouest Nanterre La Défense.
Christopher Pollmann (Droit), Professeur des Universités, Université de Lorraine.
Baptiste Rappin (Gestion), Maître de Conférences, IAE de Metz, Université de Lorraine.
Normes d’écriture (à suivre impérativement):
• Fichier word format .doc, .docx ou .rtf ;
• 20 pages de texte tout au plus, bibliographie comprise ;
• Times New Roman 12 ;
• Interligne 1,5 ;
• Marges 2,5 (haut, bas, droite, gauche) ;
• Texte justifié ;
• 3 niveaux de numérotation : 1., 1.1, 1.1.1 ;
• Bibliographie :
o Ouvrage : Legendre Pierre (1999), Sur la question dogmatique en
Occident, Paris, Fayard, 368p. ;
o Article : Abrahamson E. (1996), « Management fashion », Academy of
Management Review, 21: 254-285.
Calendrier :
• Projet de communication (5 pages) : lundi 14 décembre 2015
• Retour de l’évaluation : lundi 11 janvier 2016
• Envoi des communications complètes : lundi 11 avril 2016
• Dates du Congrès : mardi 10 mai et mercredi 11 mai 2016.
Contact : congresphilomanagement@yahoo.fr (et préciser si la communication s’inscrit dans
le thème directeur du congrès)