En bref
Compte-rendu graphique humoristique de la soirée par Antoine Henry de Frahan
Lors de cette séance inaugurale, nous avons abordé avec Pierre Dardot, co-auteur avec Christian Laval de « Commun : Essai sur la révolution du XXIème siècle » d’où émerge et où nous porte le principe de « commun ».
Lieux : « Maison Josefa », Rue des Drapiers, 26 à 1050 Ixelles ((Métro Louise ou Porte de Namur)
Ouverture : 19:00
Début de la présentation : 19:30
Pause/collation : 20:45
Fin du débat : 22:30
L’esprit du capitalisme actuel peut-il être mieux résumé que par l’expression attribuée à Louis XV : « Après moi le déluge » ? Ne démontre-t-il pas en effet chaque jour plus son incapacité à apporter des solutions aux crises sociales et environnementales qu’il engendre ?
Y-a-t-il pour autant un « au-delà du capitalisme » ? Un autre avenir est-il possible ? Pouvons-nous encore le rêver et le construire ensemble ? Quel pourrait être le rôle respectif à cet égard des entreprises, des Etats, des associations, des « managers », des responsables politiques, des citoyens, bref de chacun d’entre nous ?
Si nous voulons pouvoir répondre de façon crédible et positive à ces questions, il ne suffira pas de nous lancer dans l’action ou de nous replier dans la méditation et la contemplation, quand bien même cela soit essentiel. Il faudra aussi nous doter d’outils conceptuels et d’idées mobilisatrices.
L’idée de « commun », associée sous des formes diverses à certains des grands tournants de notre histoire et forgée lentement depuis des millénaires par les plus grands esprits de leur temps, pourrait-elle être l’une de ces idées mobilisatrices pour construire un autre avenir ?
C’est en tout cas ce que pensent le philosophe Pierre Dardot et le sociologue Christian Laval. Dans leur dernier livre, « Commun – essai sur la révolution au XXIème siècle », ils montrent de façon convaincante pourquoi l’idée de « commun » s’impose aujourd’hui de plus en plus comme le terme central d’une alternative politique pour le XXIème siècle. En effet, n’est-ce pas à partir d’un même principe, le « commun », que, partout dans le monde, des mouvements divers (anti-capitalistes, alter-mondialistes, écologistes, hackers,…) contestent de plus en plus l’appropriation, par une petite oligarchie privée ou étatique, des ressources naturelles, des espaces et des services publics, des connaissances et des réseaux de communication ?
Mais qu’est-c
e que le « commun » ? Est-il une propriété inhérente à certaines choses (les « biens communs ») ? Est-il « le » bien suprême que les membres de la communauté humaine doivent poursuivre ensemble (le « bien commun ») ? Ou est-il ce qui est décidé par l’activité même des hommes ? En d’autres termes, le « commun » n’est-il pas avant tout ce qui résulte d’une pratique, de règles, qui instituent « le et les biens communs » ? Quels seraient alors les principes qui sous-tendraient « l’agir commun » ? Quelles transformations des principaux acteurs de la société (entreprises, états, société civile) seraient-elles requises pour faciliter cet « agir commun » ? Comment cet « agir commun » pourrait-il s’organiser efficacement dans un monde globalisé ?
Voilà quelques-unes des questions que nous avons abordé durant le nouveau cycle 2015-2016 de PhiloMa. En effet, à partir du livre de Dardot et Laval, ainsi que d’autres références (telles « Le retour des communs », dirigé par Benjamin Coriat, « Repenser les biens communs », dirigé par Béatrice Parance et Jacques de Saint Victor, et « Governing the commons » d’Elinor Ostrom, prix Nobel d’économie en 2009), nous sommes en train de construire un cycle d’une dizaine de séminaires et ateliers avec un double but : d’une part mieux cerner les usages multiples de l’idée de « commun » et d’autre part comprendre comment elle peut nous mobiliser à agir, tant au travers d’entreprises privées, de social businesses, d’associations ou d’organismes publics.
Notre séance inaugurale avec Pierre Dardot se tiendra à Bruxelles le 6 octobre 2015 à 19:00. Nous aborderons avec lui d’où émerge et où nous porte le principe de « commun ».
Cette année, nos séminaires auront lieu dans un endroit qui symbolise parfaitement à nos yeux l’idée de « commun » : la « Maison Josefa », une grande maison sise Rue des Drapiers, 26 à 1050 Ixelles qui abrite plus de 40 logements; un espace avec une attention particulière pour les personnes réfugiées, riches de leurs vulnérabilités et de leur histoire et soucieuses d’une insertion éthique et durable au sein de leur société hôte, un lieu pour tout un chacun car nous sommes tous, d’une façon ou d’une autre, des « migrants ». Antoine Henry de Frahan, notre facilitateur graphique désopilant, nous fera à nouveau le plaisir d’être des nôtres. Un break et une collation seront prévus vers 20:45, entre la présentation de Pierre Dardot et notre débat avec lui.
Les activités de PhiloMa sont offertes en participation libre, consciente et joyeuse.
Chacun, manager ou pas, philosophe ou pas, est le bienvenu : le développement d’une autre approche du management des organisations est un défi trop important pour l’avenir de nos sociétés que pour le laisser aux managers et aux philosophes.
A la fin de la présentation de Pierre Dardot, Laurent a fait écouter « John Wayne Gacy Jr. » de Sufjan Stevens.