Les 8 principes que propose Elinor Ostrom pour le Management des Communs semblent très en ligne avec les principes ‘systémiques’ que partagent de nombreuses méthodes d’amélioration de la performance d’entreprises et organisations : blue ocean, analyse de la valeur, business model canvas, shared value, lean … Faisons le parallèle ?
Ces méthodes partagent le raisonnement Valeur(s) : 2 questions, 1 principe et un outil de modélisation sytème, qui permettent de mettre en évidence le sens des choses pour leurs parties prenantes, et facilitent la création de valeur pour chacun, dans le respect de ses valeurs.
Ce raisonnement permettrait-il de mettre en oeuvre la 3e voie que propose Elinor Ostrom pour gérer les communs ?
C’est ce dont nous allons débattre avec Olaf de Hemmer Gudme, co-auteur de Valeurs & Management.
Vous pouvez trouver les 8 principes d’Ostrom pour gérer un « commons » ci-dessous ou encore via ce lien.
- Définition claire de l’objet de la communauté et de ses membres. Il s’agit d’un préalable sans lequel personne ne sait ce qui est géré ni par qui.
- Cohérence entre les règles relatives à la ressource commune et la nature de celle-ci. Les règles d’exploitation et de mise à disposition doivent être claires et adaptées à la nature de la ressource partagée.
- Participation des utilisateurs à la modification des règles concernant la ressource commune. La participation des utilisateurs permet d’assurer l’adaptation dans le temps de l’exploitation de la ressource et donc sa pérennité .
- Responsabilité des surveillants de l’exploitation de la ressource commune et du comportement de ses exploitants devant ces derniers.
- Graduation des sanctions pour non-respect des règles d’exploitation de la ressource commune. Ostrom considère cet aspect comme le « nœud du problème » et observe des résultats « surprenants » : les communautés pérennes sont caractérisées d’une part par la non-intervention d’une instance gouvernementale extérieure pour sanctionner un mésusage des ressources communes et d’autre part par un niveau initialement faible de ces sanctions, ce qu’elle analyse, en faisant référence aux travaux de Margaret Levi (en), en termes de « conformation quasi volontaire », définie par cette dernière à partir de l’exemple de la taxation comme « volontaire dans la mesure où les électeurs paient [les impôts] parce qu’ils choisissent de le faire ; quasi volontaire parce qu’ils seront sanctionnés s’ils ne le font pas et qu’ils sont pris » ; et par conséquent comme ne résultant ni de principes idéologiques ou moraux, ni d’une simple coercition, mais d’une « décision calculée se fondant sur la conduite des autres ». Selon Ostrom, les sanctions ont d’abord pour objet le rappel de l’obligation de conformation aux règles, d’où leur degré initialement faible, et sont adaptées à l’intention supposée du trangresseur de s’y conformer à nouveau.
- Accès rapide à des instances locales de résolution de conflits. Selon Ostrom, si les modèles théoriques de gouvernance selon des règles postulent que les règles de comportement sont univoques et appliquées par des intervenants extérieurs omniscients, les règles sont toujours ambiguës dans la pratique et une instance de résolution de conflits à faible coût d’accès assure tant la pérennité de la gestion de la ressource commune que la conformation des membres de la communauté à ses règles.
- Subsidiarité des autorités gouvernementales externes.
- En cas d’existence de plusieurs ressources communes, imbrication de plusieurs communautés avec des règles différentes.
Lieux : « Maison Josefa », Rue des Drapiers, 26 à 1050 Ixelles (Métro Louise ou Porte de Namur; Parking de l’Avenue de la Toison d’Or à deux pas)
Ouverture : 19:00
Début de la présentation : 19:30
Pause/collation : 20:45
Fin du débat : 22:30