Par des exercices pratiques et quotidiens (que ce soit par exemple servir le thé ou tirer à l’arc), cette voie permet à l’homme de se mettre en accord, en résonance, avec « une action qui est déjà en action au plus profond de soi-même » : l’être ! Ainsi, si l’homme fait un exercice à fond, tous les secteurs de sa vie intérieure sont fécondés par cette profondeur ; le silence et la pratique quotidienne érode son ego et le transforme. Et cela permet à l’homme de retrouver tranquillité du corps, sérénité de l’esprit et paix de l’âme qui caractérise son état naturel et que le monde compliqué et bruyant dans lequel il vit lui fait trop souvent oublier.
Ce séminaire sera l’occasion de dialoguer avec Jacques Castermane sur les principes de la voie proposée par Dürckheim, un chemin de maturation qui préfère l’action à la réflexion, l’expérience au discours : une voie dont la méthode est la pratique d’exercices qui font passer celui qui s’exerce d’un niveau d’action à un autre niveau d’action, permettant le passage d’un niveau d’être à un autre niveau d’être intérieur.
Jacques Castermane sort diplômé en kinésithérapie de l’ULB en 1961. Mais une quête de sens, que le savoir ne peut assouvir, le conduit à une longue exploration des pratiques de la tradition orientale l’aïkido, le karaté, la cérémonie du thé et le tir à l’arc. Convaincu que la vie spirituelle est affaire d’expérience, il suivra l’enseignement du vieux sage de la Forêt-Noire, Karlfried Graf Dürckheim, pendant plus de vingt ans. Depuis 1981, il anime dans la Drôme le Centre Dürckheim, école de sagesse exercée. Il a publié plusieurs livres : « Le Centre de l’être » (entretiens avec Dürckheim), « La Sagesse exercée » et « Comment peut-on être zen ? ».
Histoires Zen
(confiées par Jacques Castermane après l’atelier qu’il nous a donné le 30 janvier ou tirées de son livre « Comment peut-on être zen ? »)
Je me promenais avec Graf Dürckheim dans une forêt quand il me demanda, en pointant du doigt, un arbre : « Que vois-tu là ? »
Je répondis : « Je vois un arbre ».
Il me confia : « Je vois un geste de la vie ».
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Nous devons savoir que nous ne trouverons pas la réponse à la question qui suis-je ? à l’extérieur. Si je ne peux pas trouver la réponse à l’extérieur, il faut donc que je la cherche à l’intérieur. Connais-toi toi-même ! Cette exhortation n’engage pas dans une recherche objective telle que celle proposée par les sciences humaines. D’autant moins que toute recherche objective fait du je suis, de notre vie intérieure, un jeté hors, un ob-jet. A Graf Dürckheim qui lui demandait comment il voyait la différence entre le savoir et la sagesse, D.T. Suzuki répondit : « Le savoir regarde au-dehors, la sagesse regarde au-dedans ! Mais si vous regardez dedans comme vous regardez dehors, vous faites du dedans… un dehors ! » […] Dans la pratique méditative, la rencontre avec soi-même comme la rencontre avec le monde se fait à travers l’acte de voir, l’acte de sentir, l’acte d’entendre. […] En persévérant dans la pratique du zazen je prépare les conditions qui favorisent une rencontre aussi inattendue qu’inconcevable : celle qui me délivre de la question « qui suis-je ? ».
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« La spiritualité, ça n’existe pas. Mais il m’arrive de rencontrer une femme, un homme, spirituel. » disait Graf Dürckheim.
A quoi les reconnaissez-vous ? « A leur façon d’être là. »
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Ce qui oppose les réprésentants de la spiritualité occidentale à ceux de la tradition orientale se révèle dans les mots transcendance et immanence. C’est le danger des concepts qui situent, classent et excluent. Graf Dürckheim a tenté de résoudre cette ambigüité en parlant de « transcendance immanente » : la transcendance n’est-elle pas immanence lorsqu’elle est expérimentée, éprouvée, et l’immanence n’est-elle pas transcendance lorsqu’elle est pensée, conceptualisée, objectivée ?
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Il me semble que ces « histoires » illustrent bien l’enseignement de Dürckheim et de Castermane : par la pratique méditative et la maîtrise parfaite d’une technique particulière (sans aucun objectif de performance cependant), par la méditation sans objet régulière, apprendre à chaque instant à être conscient et expérimenter par tous ses sens l’être essentiel, la vie, qui se révèle en chacun de nous, en chaque chose.
Une telle pratique met en accord « notre moi mondain » (l’ego) et « notre moi sans nom » (notre nature essentielle). Elle nous permet ainsi d’assumer nos responsabilités vis-à-vis du monde plus calmement, plus sereinement, plus en confiance ; elle nous libère de l’angoisse et nous remplit de calme intérieur.
Puisse chacun trouver ce calme intérieur.
“Part of wisdom is reading foolishness. Problems often arise when theory loses touch with the world. […] To lead wisely today may mean unmasking foolish managerialism, characterized by blind reliance on abstract thought and wooden schemes and systems that mislead and complicate, that reduce what is living and changing to fixed and clumsy categories. […]
Humilty can help unmask managerialism. Humility with nobility opens up a bigger life. A willingness to learn from all, to do little things well. […] To be humble is to recognise that we are both small and big. Small in the face of a big world offering a large life. Big in the face of the petty fears and self-doubt that may rob us of the joy of life. Small as those who have much to learn. Big as those who can learn far more than we can imagine. […] The argument for humility will mean little to those whose focus is on the short term and their own advancement. If the daily movement of the share price is our guide to significance, then we shouldn’t bother with humility. Arrogance, bravado and a certain callousness in the use of people will get the results – for as long as they last. Building what lasts requires faith, persistence, resolve, grace. Humility opens us to a world big enough to warrant perseverance; big enough to learn from.” write Mark Strom.
Why do so many quality systems lead to poorer quality products and services? Why is craftsmanship so undervalued today? Can leaders learn to read the patterns of “foolish managerialism” and discern how to unmask it? Can the daily practices of exercises of Zen help? Can such practical exercises (such as serving tea) really help us grow in wisdom and find inner peace? What does it require? What can organizational leaders learn from it? These are some of the questions we will discuss with Jacques Castermane who has been practicing such Zen exercises for decades, following the “way of techniques” or “of the action” developed by his master, Karlfried Graf Dürckheim.
Kinesitherapist, Jacques Castermane has practiced various martial arts and followed for more than 20 years the teachings of Karlfried Graf Dürckheim. He has published various books based on these teachings and his own experience as the director of the Centre Dürckheim, school of practical wisdom.
Seminaire 3
Horaire : 19:30-22:30
Lieu
ICHEC (Manoir d’Anjou Campus; bâtiment central, salle A300 (salle sous le toit)
Rue Au bois 365A – B-1150 Woluwé-Saint-Pierre (à côté de SportCity).
Bus: Ligne 36;
Voiture : Parking facile soit sur le campus soit dans la Rue Au Bois.
Tel: 02 739 38 60.
Modalités d’inscription
Inscription a ce séminaire seulement ici
Inscription au cycle ici (prix plus avantageux)
Si vous voulez vous inscrire au cycle pour les séminaires restant (ou à plus de 3 séminaires) à des prix plus avantageux que si vous vous inscrivez séparément à différents séminaires, contacter directement Laurent Ledoux (ledoux.laurent@gmail.com; 0478 62 14 20).
Vidéo
Sur une « autre » distinction entre « le corps qu’on est » et « le corps qu’on a », celle qui prévalait dans la Rome Antique: Florence Dupont