Vidéo: interview de Pascale Molinier par Laurent Ledoux (PhiloMa) précédant le séminaire du 25/03/13
Voir aussi: La voie du soin – Monique Gély & La voie de la philosophie – Anne-Marie Dillens (vidéos partagées par Christophe Eberhard)
« Intégrer une approche par le care, une politique qui prenne en compte le souci des autres, cela implique de mettre sur la table des situations particulières. Or la politique n’est pas habituée à cette démarche. Ce qu’elle demande aux experts, c’est au contraire de monter en généralité, notamment en produisant des catégories. On en a l’exemple avec les « populations fragiles », « les vulnérables », « les précaires »… que veulent dire ces catégories ?
Cette expansion des catégories compassionnelles met en avant une souffrance généralisée, qui n’appartient à personne, qui n’a pas de visage et est totalement dépersonnalisée. En outre, elle nous fait croire qu’il y aurait des personnes qui ne seraient pas vulnérables. Alors que notre vulnérabilité nous définit en tant qu’être humain et que nous sommes tous précarisés dans nos sociétés « à risque ». Il faut donc contester ces nouvelles catégorisations de la souffrance.
Dans la réalité, les « précaires » et les « vulnérables » n’ont pas accès aux soins et aux prestations dont ils ont besoin. On dit d’eux qu’ils gênent, et on a tôt fait de les transformer en nouvelles classes dangereuses. C’est pour cette raison que le maniement du vocabulaire de la souffrance doit se faire avec précaution. Il faut toujours particulariser : il s’agit de la souffrance de quelqu’un, au travail, dans une situation spécifique. La question du rapport entre le général et le particulier est ainsi absolument cruciale pour dépasser le niveau d’une morale des bons sentiments qui ne sert qu’à flatter la bonne conscience des élites. » Cet extrait d’un article de Pascale Molinier, publié par la Revue Mouvements, introduit bien les questions cruciales que posent l’éthique du care aux leaders aujourd’hui, qu’ils soient politiques ou business.
Ce séminaire sera l’occasion de dialoguer avec Pascale Molinier, spécialiste des questions psychodynamiques au travail.
His words are very close in spirit with those of ethicist and psychologist Carol Gilligan, one of the founders of the ethics of care, perhaps the most important new normative ethical theories that were developed during the second half of the twentieth century. Why is so difficult for most of us to exhibit strength and gentleness in tandem, to lead from grace rather than coercion, to pay attention to the contextual details of a situation, to have the humility to listen, or to lead “on behalf of” a group that includes the most vulnerable? How can we learn to do so? How can we strengthen and deepen our character to be able to do so? What can the ethics of care teach us about it? These are some of the questions we will discuss with psychologist Pascale Molinier.
Master of Conference in psychology and researcher in psychodynamics (also known as dynamic psychology at work), Pascale Molinier is one of the leading intellectuals who have contributed to import and develop the ethics of care in France.
Horaire : 19:30-22:30
Lieu
ICHEC (Manoir d’Anjou Campus; bâtiment central, salle A300 (salle sous le toit)
Rue Au bois 365A – B-1150 Woluwé-Saint-Pierre (à côté de SportCity).
Bus: Ligne 36;
Voiture : Parking facile soit sur le campus soit dans la Rue Au Bois.
Tel: 02 739 38 60.
Modalités d’inscription
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