Comment les sagesses peuvent-elles contribuer à nous relier à nous-mêmes, aux autres et à tout le vivant et à nous rendre ainsi capables de relever nos défis écologiques, sociaux et démocratiques ?
1. Introduction
“Ce n’est pas la folie qui est capable de bouleverser le monde, c’est la conscience”. Baruch Spinoza
Canicules, incendies, inondations, tornades – pour ne citer qu’eux – bouleversent de plus en plus fréquemment et violemment le monde. Il ne fait plus aucun doute que ces événements climatiques extrêmes soient le résultat des actions de l’homme. Nous devons donc agir, et de façon urgente. Mais comment ? Il y a 50 ans, le Rapport Meadows “Limits to growth” nous mettait déjà en garde d’un effondrement possible. Qu’avons-nous fait collectivement depuis ? Pas grand-chose, malgré de grandes déclarations et de beaux engagements… que nous nous empressons de ne pas respecter. A défaut de travailler sérieusement à changer collectivement nos comportements, nous entretenons l’espoir que de nouvelles technologies permettront de résoudre nos problèmes sans devoir les changer. Dans le sillage de Spinoza, Einstein nous a pourtant bien averti que le propre de la folie est de vouloir résoudre nos problèmes avec les modes de pensée qui les ont engendrés. Nous ignorons pourtant collectivement leur avertissement plein de sagesse.
La vraie urgence est donc d’entendre enfin l’appel de Spinoza : le défi auquel fait face plus que jamais l’humanité n’est pas en premier lieu un défi “technique” ; c’est un défi que nous ne pouvons relever qu’en élevant notre niveau de conscience. Et cela implique aujourd’hui de changer notre vision du monde, c’est-à-dire de la nature et de notre rôle, en tant qu’espèce humaine dans cette nature.
En effet, le logiciel d’exploitation que nous utilisons actuellement pour prendre nos décisions sociales, économiques et politiques n’est plus pertinent, comme l’explique l’ingénieur et systématicien Arthur Keller dans cette vidéo, percutante malgré sa longueur. Il est l’héritage d’un ancien monde, un monde où l’énergie peu chère et abondante était le moteur de la croissance ; un monde où la nature n’est vue que comme une ressource matérielle à notre entière disposition. Ce mode de pensée a enclenché une dynamique de destruction de notre propre habitat de plus en plus visible que notre comptabilité économique bancale ne prend même pas en compte. Les stratégies ESG marketées par nos entreprises permettent encore à certains de s’acheter une bonne conscience et de la vendre, tout en nous dispensant d’agir. Ce n’est pourtant pas tant les stratégies ESG qui sont en défaut, c’est la conscience étriquée ou le manque de conscience qui les génère qui est en cause : reprocher à l’ESG de ne pas être « performant », c’est comme reprocher à un poisson rouge de ne pas être capable de grimper au mur.
Le nouveau cycle de PhiloMa part donc de ce constat très simple : précisément parce qu’il y a urgence, il nous faut avoir le courage de plonger et de creuser les fondements de notre civilisation moderne, de les remettre en cause, et de nous inspirer des différentes formes de sagesse que l’être humain développe depuis des millénaires mais que nous ignorons trop souvent aujourd’hui. Une telle plongée dans les strates philosophiques et spirituelles qui conditionnent inconsciemment nos comportements n’est pas une perte de temps mais, au contraire, la condition pour être capables de définir et de mettre en oeuvre des stratégies ESG réellement holistiques et régénératives, c’est-à-dire permettant à la terre de rester habitable à long terme pour les êtres humains (et non-humains).
Pour ce faire, le nouveau cycle de PhiloMa consistera en une série de conférences-débats et de retraites immersives durant lesquelles les participants seront invités non seulement à remettre en cause intellectuellement leur vision actuelle du monde mais également à expérimenter d’autres façons de vivre et ressentir la nature et leur rapport à celle-ci. Inspiré par l’anthropologue et philosophe Gregory Bateson, nous tenterons durant ce cycle à réduire autant que possible l’écart entre notre façon humaine de penser et d’agir (en tant que citoyen, manager, entrepreneur ou responsable politique) et le mode de fonctionnement de la nature.
Toujours inspiré par Spinoza, nous veillerons, à travers ce cycle que nous détaillons dans les pages suivantes, à ne pas être guidé par la peur, mais au contraire par la joie, car elle est une source bien plus puissante de renouvellement, de créativité et d’optimisme, qui sont tellement nécessaires pour régénérer nos entreprises, nos sociétés, et la nature toute entière.
2. Why? Le pourquoi du nouveau cycle PhiloMa
Dans un article du 23 juillet 2022 et intitulé “ESG: Three letters that won’t save the planet.”, The Economist explique pourquoi les stratégies ESG (Environnement Société Gouvernance) de la plupart des entreprises n’ont eu jusqu’ici pratiquement aucun impact. Face à ce constat, The Economist propose de réduire les critères ESG à une seule mesure : celle des émissions carbone.
Les analyses et les propositions de The Economist sont souvent audacieuses et pertinentes. En l’occurrence, la mesure proposée est néanmoins totalement insuffisante. Elle réduit implicitement la crise écologique à un problème technique.
Or, les raisons à ce stade du manque d’impact ultime des stratégies ESG, et plus largement de tout le mouvement appelé RSE, initié en 1987 avec le Rapport Brundtland, et censé contribuer à “sauver la planète” en responsabilisant les entreprises et les gouvernements, sont bien plus profondes : les stratégies ESG sont le plus souvent conçues en adéquation avec des systèmes économiques et politiques eux-mêmes incompatibles avec la survie à terme de l’humanité.
Pire encore, ces systèmes sont d’autant plus difficiles à changer qu’ils s’enracinent – tant à droite qu’à gauche – dans des idées, des intuitions, des croyances que l’on peut résumer à gros traits comme étant dualistes (nous sommes coupés de la nature : elle est pleine de dangers et nous devons nous en protéger ; dans le meilleur des cas, elle n’est plus pour nous qu’un joli décor) et anthropocentrées (l’homme est au centre du monde et le reste du vivant est là pour satisfaire ses besoins).
Le résultat est inévitable : l’humanité voit la terre et le reste du vivant comme un énorme morceau de chocolat dont elle se goinfre d’autant plus vite que la population mondiale et ses technologies croissent.
La crise écologique est donc au minimum une crise de notre culture occidentale globalisée. Au minimum, car les travaux les plus récents en psychologie, neurosciences, anthropologie, éthologie et économie montrent comment nos comportements destructeurs actuels restent mus par des déterminismes biologiques, psychologiques et culturels archaïques, que nous avons commencé à adopter il y a près de 12.000 ans lors de la révolution du néolithique (passage du nomadisme et de la chasse et de la cueillette au sédentarisme et à l’agriculture).
Ces déterminismes archaïques font donc obstacle à une gestion lucide de la crise écologique, malgré la sophistication de nos sociétés et de nos technologies, et expliquent pourquoi nous avons tant de mal à traduire la prise de conscience quant à la réalité de la crise écologique en des changements effectifs de nos modes de production et de consommation.
Se libérer de tels déterminismes n’est possible qu’à condition d’en prendre conscience. C’est pourquoi, nous limiter à des solutions techniques face à la crise écologique – sans remettre en cause les fondements même de notre culture et sans prendre conscience de nos déterminismes, comme nous le faisons depuis trop longtemps et comme le propose encore The Economist -, constitue une formidable perte de temps alors que nous n’avons plus de temps à perdre.
Dans “Ecophilosophie : racines et enjeux philosophiques de la crise écologique”, la philosophe Charlotte Luyckx utilise la métaphore des strates géologiques (voir ci-contre) pour illustrer la profondeur du travail réflexif que nous devons impérativement mener, collectivement et sans plus attendre, si nous voulons sérieusement relever les défis écologiques, sociaux et démocratiques auxquels fait face l’humanité.
Ainsi, pour pouvoir résoudre les crises des strates techniques, économiques et politiques (telle les crises de l’énergie, du productivisme et de l’Etat-Nation), nous devons pouvoir apporter de nouvelles réponses collectives aux questions philosophiques et spirituelles, que les crises de la modernité et de sens ont fait émerger.
Bien qu’elles soient intimement liées, nous pouvons distinguer trois grandes catégories de questions philosophiques
- Sur le réel (questions ontologiques) : Qu’est-ce que la réalité ? Quel est notre rapport au réel ? Dualiste (opposant par exemple nature et culture, ou esprit et matière) ou moniste (la réalité est une) ? Quels sont nos modèles de représentation du réel (mythes, religions, sciences, etc.) ? Comment actualiser des représentations du réel porteuses de sens pour guider nos actions ?
- Sur l’être humain (questions anthropologiques) : Qu’est-ce que l’être humain dans cette réalité ? Quelle est notre place, notre spécificité ? Quel est réellement notre degré d’autonomie ou notre capacité de maîtrise rationnelle du réel ? Comment mieux réguler nos comportements de compensation (surbouffe, sexe, drogues, etc.) par un apport de sens autrement ?
- Sur ses devoirs (questions éthiques) : Étant donné les réponses apportées à ces questions ontologiques et anthropologiques, qu’est-ce que la “vie bonne” ? Quelles façons de nous comporter – envers nos contemporains, les générations futures et tous les non-humains, allant des minéraux aux animaux en passant par les végétaux – pourrait constituer la “vie bonne” ?
Loin d’être purement académiques, les réponses que nous formulons implicitement et collectivement pour ces questions influent grandement nos comportements et notre impact sur le reste du vivant. A mesure que la crise écologique se fait de plus en plus visible, les prises de positions antagonistes face à ces questions se radicalisent et minent en partie notre capacité d’action.
Ainsi, sur le plan éthique, l’anthropocentrisme, qui est au cœur de l’humanisme des modernes, s’oppose à l’éco-centrisme prôné par entre autres par les tenants de l’écologie profonde du philosophe Arne Naess. Pour relever le défi de la crise écologique, il est indispensable que nous dépassions cette opposition et nous accordions sur une vision du réel, de l’être humain et de ses devoirs (voir les trois catégories de questions philosophiques évoquées ci-dessus), qui constate l’interdépendance écosystémique entre les humains et tous les autres vivants, tout en reconnaissant une forme de hiérarchie entre les vivants humains et non-humains. C’est ce que la philosophe Charlotte Luyckx appelle un holisme différencié.
Une telle vision, moniste sur le plan ontologique (le réel, tout le vivant, est un grand système, un grand être vivant), reconnaît dès lors une valeur intrinsèque et non strictement instrumentale au non-humain, tout en accordant une prévalence morale de tous les êtres humains par rapport aux autres vivants. Une telle vision semble indispensable non seulement pour relever le défi écologique mais également pour régénérer nos démocraties et le tissu social de nos sociétés.
Le “pourquoi” de ce nouveau cycle de Philosophie & Management est de faire se rencontrer des philosophes et des managers pour investiguer ensemble quels changements possibles implique l’adoption d’une vision du type “holisme différencié”, d’initier ou de renforcer une transformation personnelle conséquente et d’identifier quelles actions et stratégies ESG “régénératives” mettre en oeuvre – et comment – dans nos organisations et dans la société.
Face à l’urgence de nos crises écologique, sociale et démocratique, il existe actuellement beaucoup d’initiatives (rencontres, formations, think tanks,…) visant à formuler des solutions techniques, économiques et politiques, mais peu, voire aucune à notre connaissance, n’adresse en même temps les questions philosophiques et spirituelles sous-jacentes. Le nouveau cycle PhiloMa vise à combler quelque peu ce manque en faisant explicitement des ponts entre ces différents types de questions et les actions à mener pour y répondre de façon cohérente. Car il est, selon nous, à la fois urgent et impératif de le faire.
3. How? Les principes qui différencient ce cycle et leurs conséquences
Pour avoir des chances de réaliser le “pourquoi” de ce nouveau cycle, il nous a semblé nécessaire d’adopter des principes différents de ceux que nous avons suivi jusqu’ici dans l’organisation de nos cycles de séminaires et conférences-débats. Nous avons identifié quatre principes : Focus sur les sagesses comme “solutions régénératives” ; Travail Tête-Coeur-Corps ; Engagement à avoir de l’impact dans nos organisations et enfin, la Joie comme guide.
3.1. Focus sur les sagesses comme “solutions régénératives”
Que l’humanité doive s’accorder rapidement sur une vision de type “holisme différencié”, telle qu’évoquée dans les pages précédentes, ne sera pas au centre de nos débats dans le cadre de ce cycle : cela sera plutôt considéré comme acquis, même si nous consacrerons un événement à clarifier les tenants et aboutissants de cette vision. Nous nous concentrerons dès lors sur ce que l’adoption conséquente d’une telle vision implique comme changements dans nos comportements en tant que citoyen et manager, et comment de tels changements pourraient être généralisés dans la société, au travers des organisations dans lesquelles les participants travaillent. Pour structurer ce cycle, nous avons dès lors choisi de nous laisser guider par une phrase de l’anthropologue Grégory Bateson dans “Vers une écologie de l’esprit” : « La source de la plupart de nos problèmes réside dans l’écart entre le mode de pensée de l’homme et le mode de fonctionnement de la nature ». Cette phrase a le mérite de donner un cap concret : réduire cet écart. Cependant, dans le cadre du holisme différencié à partir duquel nous avons choisi de travailler, il ne suffit plus d’opposer homme et nature, puisqu’un tel dualisme n’a pas lieu d’être, ce qui est d’ailleurs au coeur de la pensée de Bateson qui va même jusqu’à parler d’unité nécessaire et même sacrée. Il y a donc au minimum un double enjeu dans la réduction de l’écart qu’il évoque :
- D’une part, il nous faut effectivement apprendre à penser de façon plus systémique, intégrale ou holistique, c’est-à-dire en tenant compte de notre interdépendance éco-systémique avec tous les autres vivants. Cela implique de mieux comprendre comment ils pensent et se comportent. Nous le ferons entre autres en nous inspirant de ceux qu’on appelle les peuples premiers ou encore en analysant comment certaines entreprises s’inspirent de plus en plus du vivant dans leurs processus de production et dans la gestion même de leurs équipes. Comme l’exprime bien le philosophe Baptiste Morizot, il s’agit de “raviver les braises du vivant” ou de “retrouver une confiance dans les dynamiques du vivant” que notre pensée soit-disant rationnelle semble avoir de plus en plus ignorées ces derniers siècles au profit d’une exploitation extractiviste du vivant toujours plus intense. Pour autant, il ne s’agit pas de considérer que les “lois de la nature” suffiraient à l’élaboration d’un même système moral pour les humains et les non-humains : comme nous l’avons vu plus haut, dans une vision de type holisme différencié, les humains conservent une place privilégiée, de par leurs capacités réflexives supérieures, parce qu’ils sont les seuls à pouvoir – et donc à devoir – reconnaître et expliciter les valeurs qui s’appliquent aux différents vivants.
- D’autre part, il nous faut également apprendre à réduire l’écart entre nos intentions conscientes et nos comportements quotidiens, mus non seulement par des déterminismes psychologiques et biologiques archaïques acquis depuis 12.000 ans, mais également par tout notre système économique et politique (qui favorise au contraire le status quo). Nous le ferons en investiguant les causes de l’état de dissonance cognitive que nous expérimentons pratiquement tous : nous sommes écartelés entre notre irrésistible propension à satisfaire nos désirs matériels toujours renouvelés et la conscience douloureuse que nos comportements ne sont pas compatibles avec la préservation de notre environnement et qu’ils ne procurent même pas le bonheur espéré.
C’est donc à la “réduction de cet écart entre pensées et comportements” compris dans le double sens qui précède que nous allons nous atteler dans le cadre de ce cycle. Or, la cohérence entre une vision du monde et des actes quotidiens n’est-elle pas le propre d’une personne dite sage ? C’est donc sur les sagesses que nous allons nous concentrer durant ce cycle, en approfondissant notre connaissance de certaines d’entre elles : des sagesses en phase avec une vision de type holisme différencié et donc susceptibles de nous inspirer des stratégies ESG régénératives.
3.2. Travail Tête-Coeur-Corps
« Si l’on n’est pas sensible, on ne peut être sublime » disait Voltaire. L’ère philosophique de laquelle nous sortons a taillé une belle part à l’intellect, une certaine rationalité opposée à l‘émotivité. Cette forme de pensée fut salutaire pour quitter une époque où l’émotion primait sur la raison, mais en réalité, elle est aujourd’hui contre-productive tant nous avons besoin d’une autre forme d’intelligence, plus physique, plus sensible. Lors de ces séminaires, nous apprendrons à faire collaborer toutes nos intelligences multiples pour décupler la créativité et l’innovation issues de nos aptitudes naturelles. N’est-ce finalement pas la forme la plus élevée de rationalité que de maximiser nos ressources ? Depuis 2001, PhiloMa organise chaque année des cycles de séminaires de philosophie pour managers. Jusqu’ici, nos séminaires ont surtout impliqué notre mental, notre intellect. Or, nous ne sommes pas seulement “coupé” intellectuellement du reste du vivant. Nous le sommes aussi de façon émotionnelle, physique, sensible. Comme l’a dit à nouveau Baptiste Morizot dans un podcast de France Culture du 11 août 2022, “nous sommes coupés de notre coupure” avec le vivant. Pour toutes ces raisons, ce nouveau cycle veillera à engager non seulement la tête mais aussi le corps et le cœur des participants. Cela se traduira par le fait que nous accompagnerons les moments de réflexions intellectuelles de moments de travail corporels (yoga, tai-chi, Qi-gong,…) ou artistiques. Pour ce faire, nous veillerons à organiser des retraites immersives dans la nature durant lesquelles nous préparerons ensemble nos repas.
3.3. Engagement d’impact
L’une des vertus de l’activité philosophique est d’oser se poser des questions sur tout, sans tabou. Mais elle peut être aussi considérée comme une manière de vivre, guidée par l’amour de la sagesse. Adopter une manière de vivre philosophique n’est donc pas antinomique avec une certaine discipline, un certain engagement pour tendre vers une forme de sagesse dont l’essence semble être une certaine cohérence entre une vision du monde (une certaine métaphysique, ontologie, anthropologie) et une façon de se comporter (une éthique). Par respect pour toutes les personnes qui ont tenté dans le passé ou tentent aujourd’hui de vivre en philosophe, ainsi que pour tous les vivants, humains et non-humains, actuels et à venir, nous demanderons donc aux participants de s’engager dans ce cycle de façon plus intense que par le passé. Cet engagement pourra prendre diverses formes telles que :
- S’engager à prendre connaissance avant un événement de certains documents (livres, articles, podcasts ou vidéos) de façon à ce que nos échanges durant les événements avec nos orateurs et entre les participants soient plus riches ;
- S’engager à participer à un minimum d’événements du cycle (en particulier pour les événements-résidentiels) de manière à ce que les participants puissent commencer à former un groupe dont les membres seront capables de se soutenir dans leur travail de transformation personnelle et de mise en oeuvre concrète de stratégies ESG régénératives dans leur organisation respective ;
- S’engager à partager en interne à leur organisation ce qu’ils ou elles auront appris durant le cycle et ainsi contribuer à développer ou renforcer une stratégie ESG régénérative au sein de leur organisation respective (PhiloMa préparera du matériel de support aux participants dans ce cadre).
Notre engagement collectif sera donc que le travail collectif réalisé au travers ce cycle contribue d’une façon ou d’une autre à accélérer et augmenter l’impact de cette “global change response team” qui se met en place un peu plus chaque jour dans le monde, pour relever nos défis écologiques, sociaux et démocratiques.
3.4. Joie comme guide
Ce nouveau cycle de PhiloMa est né d’une rencontre et d’un sentiment de viol :
- La rencontre, c’est celle entre Laurent, animateur de PhiloMa, et Olivier, ex-banquier, engagé dans une réflexion sur les valeurs que nous devrions honorer pour réussir une transition écologique et désireux de recréer un groupe de managers volontaires pour s’engager authentiquement dans une telle transition.
- Le sentiment de viol, c’est celui que Laurent a ressenti, comme tant d’autres, suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie de Poutine. La colère intense que cette agression de type archaïque a suscitée dans un premier temps s’est pourtant transformée en énergie créatrice, qui a stimulé la conception de ce cycle, suite à une prise de conscience : la psychose dominatrice dont souffrent nos dictateurs et dirigeants populistes est le corollaire de cette psychose dominatrice que nous exprimons tous, tous les jours, plus ou moins inconsciemment dans nos rapports avec le reste du vivant.
Cette transformation de la colère en énergie créatrice est source de joie, malgré l’horreur et le désespoir que peut procurer l’état du monde actuel. Et c’est donc cette joie, cette énergie positive que nous veillerons à honorer et à stimuler durant tout ce cycle. En n’étant pas dans une énergie négative d’opposition ou de résistance, “contre” certaines personnes ou certaines choses, mais dans une énergie positive, d’inclusion et de dépassement, “pour” l’unité de l’ensemble du vivant et le respect de la valeur intrinsèque de tous les vivants.
4. What? Ébauche actuelle du cycle
Une première ébauche « idéale » du cycle est présentée dans les pages suivantes.
Cette ébauche est à ce stade “idéale” parce qu’il est probable qu’in fine, en fonction des agendas des orateurs (retenus et acceptant notre invitation) et de leurs approches spécifiques, nous ne soyons pas en mesure de suivre ce déroulé “idéal” ou, mieux encore, que nous en définissions un meilleur. Il s’agit donc d’une pierre à casser qui sera affinée durant les prochaines semaines en fonction des commentaires et des suggestions que nous recevrons d’amis ou des orateurs potentiels. Les titres des conférences-débats ou retraites sont aussi provisoires et seront à affiner avec les orateurs définitifs.
A ce stade, le cycle comprend 6 conférences-débats d’une demi-journée et de 5 retraites de 2 à 3 jours qui devraient dans l’ensemble se dérouler entre Octobre 2022 et Novembre 2023. Il est possible que nous ajoutions certaines conférences-débats durant cette période et/ou que nous étendions ce cycle sur une période de temps plus longue.
Pour chaque conférence-débat et retraite apparaissent dans le programme plusieurs orateurs potentiels (avec à chaque fois mention du titre de l’ouvrage principal qui a suscité notre intérêt à les inviter – le contenu de ces livres est détaillé en annexe). Lors des retraites immersives il est possible que nous ayons plusieurs orateurs, certains intervenant en présentiel et d’autres en ligne.
Les conférences-débats
- seront organisées à Bruxelles dans les locaux de Fosbury & Sons (ex-bâtiment CBR) et peut-être d’un autre lieu à définir ;
- se tiendront mensuellement ou bi-mensuellement à partir d’octobre 2021 un jour de semaine (à définir), soit entre 07:30 et 12:00, soit entre 15:30 et 20:00 (dans la mesure du possible ces événements se poursuivront pour ceux qui le veulent par un déjeuner ou dîner avec les orateurs) ;
- seront ouvertes à tous et pourront être suivies indépendamment les unes des autres ;
- prendront essentiellement la forme d’un partage par des philosophes et/ou des managers de leurs travaux et/ou expériences quant aux façons de fonctionner de la nature ou du vivant, aux façons de s’en inspirer et de développer et mettre en oeuvre des stratégies ESG régénératives, ou encore de penser notre relation au vivant, de nous libérer de nos déterminismes pour changer nos comportements,…
Les retraites
- seront dédiées à un travail tête-coeur-corps en groupe autour de différentes sagesses susceptibles de stimuler ou de renforcer chez les participants un trajet de transformation personnelle et d’inspirer des stratégies ESG régénératives dans leur organisation respective. Outre des partages en présentiel et en ligne par des philosophes et autres penseurs, ces retraites incluront des moments d’attention à la nature, des moments de travail corporels, des moments d’activités artistiques, des témoignages plus personnels de managers, des travaux de groupe, des études de cas d’entreprise, des repas « bios » préparés ensemble, des séances de co-dev,…
- se tiendront hors de Bruxelles, en pleine nature (endroit à déterminer) ;
- se dérouleront pendant 2 à 3 journées immersives, en semaine, tous les deux ou trois mois entre janvier et décembre 2023 ;
- seront réservées en priorité à des personnes (idéalement avec des responsabilités managériales) s’engageant à participer à minimum trois des 5 retraites, à préparer leur participation à celles-ci par des lectures, l’écoute de podcasts, et/ou le visionnage de vidéos en ligne (proposées par PhiloMa) et à partager ensuite dans leur propre organisation ce qu’elles auront appris durant le cycle ;
Note : dans la mesure du possible et contrairement aux autres années, nous rechercherons des partenaires/sponsors privés ou publics pour soutenir financièrement et médiatiquement le cycle afin d’en augmenter l’impact global.