Michel Weber, Contre le totalitarisme transhumaniste. Les enseignements philosophiques du sens commun, Limoges, FYP éditions, 2018.
Le transhumanisme s’impose comme une nouvelle croyance à grand renfort de promesse de jeunesse éternelle et de conférences TED. Il préconise l’utilisation d’innovations technico-médicales, afin d’améliorer les caractéristiques physiques et mentales des humains, pour concrétiser l’espérance prométhéenne : guérir, améliorer, transcender. Mais quels sont ses fondements idéologiques ? Pourquoi ses partisans veulent-ils l’installer comme une véritable croyance ? Quels sont leurs intérêts et motivations ?
Michel Weber montre que même si ce courant de pensée est souvent présenté comme apolitique, une autre réalité se cache sous les prétextes émancipateurs d’outils techniques : la volonté de tout prévoir, de tout anticiper et de tout contrôler. Cette société fondée sur l’hypercontrôle et la maîtrise absolue du cours de nos vies nous plonge encore davantage dans l’hyperindividualisme, sous l’emprise quasi totale de la technologie. Cela conduit à une nouvelle forme de totalitarisme. Le transhumanisme apparaît alors comme l’aboutissement logique d’une doctrine technocapitaliste, terme d’un long processus de destruction des conditions de possibilité de la vie authentique en général et de la démocratie en particulier.
À travers une approche philosophique, Michel Weber nous livre dans cet essai un solide contre-argumentaire aux thèses transhumanistes et interroge la place actuelle et future de la technique dans l’évolution de nos sociétés et de l’humanité.