La communauté des êtres de nature
10.07.2010 – 12:00
Invité:
Hicham-Stéphane Afeissa, professeur agrégé de philosophie, rattaché à l’Académie de Dijon.
A trop vouloir en faire le discours écologique ne risque-t-il pas d’exaspérer d’éveiller la méfiance et de décourager toutes les bonnes volontés ? S’il y a un sens à vouloir préserver la planète pour les générations futures et à prendre soin de ne pas épuiser les ressources non renouvelables n’est-il pas tout simplement grotesque de parler de « devoirs » envers la nature du « respect » qu’il lui serait du et à élaborer une « éthique environnementale » comme si les problèmes environnementaux constituaient une nouvelle sorte de problèmes de moralité ? – L’objectif de ce livre est de prouver que cette approche des problèmes – qui s’est développée en Amérique du Nord depuis plus d ‘une trentaine d’années – n’a non seulement rien d’absurde mais qu’elle dispose de moyens théoriques raffinés permettant de comprendre les enjeux de la crise écologique à laquelle nous sommes confrontés en s’interrogeant sur ses causes profondes – L’auteur entreprend tout d’abord de réfuter les lectures de mauvaise foi qui ont vu dans l’éthique environnementale l’émergence d un « nouvel ordre écologique » menaçant les valeurs humanistes traditionnelles puis de défendre l’idée selon laquelle une communauté morale réunissant les êtres humains et les êtres de nature (tels que les animaux mais aussi d’autres entités du monde naturel) peut exister sur le fondement des « intérêts » qu’ils partagent et enfin de montrer que la considération morale que l’ensemble de ces êtres exige doit se décimer selon une pluralité de critères qui n’impliquent en rien de confondre les devoirs que nous avons envers un être humain avec ceux que nous avons envers les autres êtres de nature.