Le capitalisme perd la tête s’exclamait en 2004 Joseph Stiglitz, l’ancien conseiller de Bill Clinton. Il n’est plus intouchable affirmait à son tour fin 2008 l’économiste Daniel Cohen.

Les économistes ont le goût de la formule ! Ils ont aussi souvent une vision normative de leur discipline. Pour nombre d’entre eux la finance de marché incarne le diable en personne, et la spéculation la mère de tous les vices. Il est vrai que la finance de marché pose de sérieux problèmes. En principe elle est un jeu ouvert à tous. Elle est un jeu démocratique. N’importe qui peut y jouer. Comme cela se passe au casino. Tout le monde a le droit d’épargner. Mais en réalité, tout le monde ne joue pas. Car les règles du jeu sont devenues de plus en plus difficiles à comprendre. Il n’est que les brillants mathématiciens de la planète finance pour les saisir à fond. Ces zélotes ont accru l’asymétrie d’informations entre ceux qui savent et en tirent de l’argent et ceux qui ne savent pas et se font piller. Les grands financiers sont les mieux informés des mouvements boursiers. Les petits épargnants naviguent à vue. Il y a encore plus grave. La planète finance est en proie à de violentes secousses frauduleuses. La crise de 2008 a révélé l’incrustation et l’irradiation de la criminalité dans l’économie légale. Il n’est plus possible aujourd’hui d’ignorer ce phénomène. Les États selon Jean de Maillard auraient ouvert la voie à cette économie trafiquante. Les idées néolibérales auraient favorisé le brouillage entre l’économie légale et l’économie illégale.

Comment peut-on se refaire une vertu après la tourmente ? La finance de marché est-elle vraiment condamnée à demeurer au-dessus des lois et des règles ?

La Fabrique de l’humain a invité Jean de Maillard pour qu’ils nous éclairent sur ces problèmes inquiétants d’économie financière…