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Début de l’introduction
« Le Tao qui peut être exprimé n’est pas le Tao éternel.
Le nom qui peut être nommé n’est pas le Nom éternel.
L’indicible est l’éternellement réel.
Nommer est l’origine de toutes choses particulières. » (Lao Tseu 2010 : 1)
« La seule chose qui vaut la peine d’être dite, c’est celle qui ne peut pas être dite. Et justement parce qu’elle ne peut pas être dite, il vaut la peine d’essayer de la dire. » Ce sont ces belles paroles de sagesse que Robert Vachon, ancien directeur de l’Institut Interculturel de Montréal et fondateur et directeur de sa revue Interculture partagea avec moi lors d’un bel entretien à Montréal en août 2009. Ces mots furent ceux de Raimon Panikkar, grand philosophe de l’interculturel qui a dédié sa vie au dialogue interreligieux entre hindouisme, bouddhisme, christianisme et sécularisme et plus largement à un éclairage interculturel de nos défis contemporains. Robert Vachon les avait recueillis il y a quelques décennies, lors d’une conférence du dernier à l’Université de MacGuill à Montréal et elles sont devenus le programme pour toute sa vie. Au vu du commencement du Tao Te King, texte plusieurs fois millénaires à l’origine du taoïsme et cité en exergue de cet ouvrage, ceci paraît aller de soi. Le pluralisme n’est-il pas ce jaillissement perpétuel dans une myriade de formes de ce qui est au delà de la forme ? Sintéresser au pluralisme, s’ouvrir à lui, n’est-ce pas embrasser, goûter, savourer, vivre ces différentes formes, tout en étant conscients qu’elles sont l’expression d’une réalité qui ne pourra jamais s’y épuiser ?
Rien d’étonnant donc, que ces mots raisonnent pour moi qui parcours depuis des décennies les chemins du pluralisme. Ils raisonnent par rapport à mon cheminement de recherche personnel et par rapport à mes engagements collectifs. Ils raisonnent plus particulièrement au moment de partager maintenant quelques apperçus de mes trouvailles à travers des mots si nécessaires, si beaux et inspirants et en même temps si limités.
Robert Vachon, aime dire que « L’autre n’est pas un vide à remplir. C’est une plénitude à découvrir. » Cette intuition est devenue l’horizon dans lequel je m’inscris. Elle m’inspire à me rappeler et à rappeler aux autres que : « La vie n’est pas un vide à remplir. C’est une plénitude à découvrir. » Une telle découverte ne peut se faire seule. Elle n’est possible que dans le dialogue avec les autres, notre environnement, les aspects de nous-mêmes que nous ignorons. Elle nécessite une démarche intérieure personnelle, des échanges interpersonnels, des explorations transpersonnelles… et aussi une traduction des intuitions ainsi glanées dans nos modes de vie individuels et collectifs.
Oser le plurivers, c’est tout d’abord oser s’ouvrir à la vie. C’est une démarche existentielle. Mais ce n’est pas alors – comme certains pourraient le supposer – une démarche purement individuelle. Bien au contraire ! Nous n’existons pas séparés des autres – humains et non-humains – , du monde, de nos histoires, de nos cultures, de nos contextes politiques, économiques, juridiques, sociaux, des défis qui se posent à nous. Oser le plurivers c’est s’ouvrir à nous-mêmes tout en insérant cette ouverture dans une ouverture plus large au monde dans lequel nous vivons. Cette ouverture nous invite à repenser notre globalisation, cette condition humaine nouvelle que nous partageons depuis quelques décennies et qui pourrait se traduire par la conscience et la réalité de plus en plus accrue que sur notre planète nous sommes tous liés. Nous sommes tous unis dans une même aventure… et ceci dans toutes nos différences ! Mais alors comment oser s’ouvrir à un vivre ensemble qui s’inscrit dans un horizon de partage ancré dans la complémentarité de nos différences ? Comment dialoguer entre nous ? Comment nous répondre mutuellement ? Comment dégager des horizons de sens nouveaux ? Comment les traduire dans des montages juridiques, politiques, institutionnels, en de nouvelles mises en forme de notre vivre ensemble ? Comment oser « l’Autre », le pluralisme ? Comment oser nous ouvrir à la vie, cette vie qui est transformation permanente et qui nous confronte constamment à nos limites, tout en révélant nos potentialités cachées, individuelles et collectives ?
Sommaire
Introduction – Oser le plurivers
Chapitre 1 : De l’univers au plurivers. Fatalité, utopie, alternative ?
Chapitre 2 : Le cheminement pluraliste
Chapitre 3 : Le juriste face au plurivers de la gouvernance
Chapitre 4 : Les enjeux de la participation
Chapitre 5 : Les politiques publiques face au défi du dialogue
Chapitre 6 : Au-delà de l’universalisme et du relativisme : Les droits de l’homme
Chapitre 7 : Au-delà des droits de l’homme ? Dialogue avec le monde bouddhiste
Chapitre 8 : Redécouvrir la responsabilité dans le dialogue interculturel
Chapitre 9 : Balises d’un cheminement dialogal et pluraliste
Épilogue: Le Tao du dialogue
Bibliographie