Agrégé de philosophie, docteur ès lettres, Marcel Conche a produit une œuvre colossale et variée qui traite de nombreuses questions de la métaphysique. Dans ses premiers ouvrages, il a développé une métaphysique générale et vaste, avec des études sur la mort (La mort et la pensée, 1975), le temps et le destin (Temps et destin, 1980), Dieu, la religion (Nietzsche et le bouddhisme) et les croyances, la nature, le hasard (L’aléatoire, 1989), la liberté enfin.
Dès son plus jeune âge, la notion de Dieu perdit toute espèce de consistance aux yeux de Marcel Conche : « L’expérience initiale à partir de laquelle s’est formée ma philosophie fut liée à la prise de conscience de la souffrance de l’enfant à Auschwitz ou à Hiroshima comme mal absolu, c’est-à-dire comme ne pouvant être justifié en aucun point de vue. »
Bien qu’élevé dans le christianisme, Marcel Conche a très tôt rejeté l’explication théologique du monde. La philosophie de Conche ne conçoit pas l’existence de Dieu ; en cela, il est philosophe athée. Néanmoins, si la philosophie se coupe par essence de la théologie, elle ne doit pas se constituer en science ni prétendre vouloir le faire.
Conche soutient (en prenant pour base son expérience personnelle) que le questionnement philosophique naît « par l’essor spontané de la raison » : « La philosophie, c’est l’œuvre de la raison humaine et elle ne peut pas rencontrer Dieu. » C’est pourquoi il s’est toujours senti proche de la philosophie grecque qui commence avec Anaximandre, « le premier écrivain philosophe ».
Selon Conche, les grands penseurs modernes (Descartes, Kant, Hegel) ne sont pas des philosophes authentiques car ils ont voulu utiliser « la raison pour retrouver une foi pré-donnée ». Ils n’ont pas compris ce qu’est la philosophie comme métaphysique mais ont tenté d’en faire une science, ce qui apparaît à Conche comme une erreur fondamentale : « La philosophie comme métaphysique, c’est-à-dire comme tentative de trouver la vérité au sujet du tout de la réalité, ne peut pas être de la même nature qu’une science. Elle est de la nature d’un essai, non d’une possession : il y a plusieurs métaphysiques possibles, parce qu’on ne peut trancher quant à ce qui est la vérité au sujet de la façon de concevoir la totalité du réel. La métaphysique n’est donc pas affaire de démonstration, mais de méditation. »
Le vrai philosophe de l’époque moderne serait Montaigne (Montaigne et la philosophie), car il a réussi, de l’avis de Conche, à écrire son œuvre indépendamment des croyances collectives de son époque (à la toute fin des Essais, Montaigne recommande non son âme, mais la vieillesse, non au dieu chrétien mais à Apollon).
Pour plus d’info, voir wikipedia.
11.09.2014 | Conche, Corsica, Onfray
25.05.2014 | Conche, Dialogue, Morale
25.05.2014 | Apparence, Conche, Infini, Infinite, Infinity, Nature, Philosophizing ad infinitum, Taleb
25.05.2014 | Conche, Infinite, Infinity, Nature, Philosophizing ad infinitum
25.05.2014 | Conche, Infinite, Infinity, Nature, Philosophizing ad infinitum
21.10.2012 | Infini, Nature