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Suite aux attentats du 13 novembre à Paris, ne nous "durcissons" pas : osons nous parler, face à face, à partir de nos convictions - Echanges entre Laurent Ledoux et des amis musulmans et chrétiens | Philosophie et Management

Suite aux attentats du 13 novembre à Paris, ne nous "durcissons" pas : osons nous parler, face à face, à partir de nos convictions – Echanges entre Laurent Ledoux et des amis musulmans et chrétiens

  13.11.2015   |     Convictions
   Articles


Texte revu par Laurent le 21 novembre 2015 suite aux réflexions de son ami musulman (voir ci-dessous)

 

Face aux événements tragiques de ce vendredi 13 novembre à Paris, l’asbl PhiloMa est en communion avec les proches des victimes et appelle chaque homme et femme de bonne volonté à ne pas se durcir face à ces actes inqualifiables.

 

Par leur barbarie aveugle, les terroristes nous invitent à rentrer dans une spirale de violence. Ne cédons pas à leurs appels. Sachons garder notre calme pour essayer, malgré la douleur et la colère, de les comprendre et de réaliser que, sans les disculper aucunement, personne ne peut se prétendre totalement innocent.

 

Pour ce faire, il nous faut non seulement éviter la peur, qui se mue en phobie et qui mène à l’enfermement et à encore plus de violence. Il nous faut au contraire oser la parole, connaître et reconnaître la violence qui est parfois contenue dans les textes sacrés (que ce soit le Coran ou la Bible) et organiser des moments de convivialité.

 

Le défi que lance la liberté de parole et le dialogue vrai est de parvenir à poser une autre parole sur la parole « sacrée », convenue, politiquement correcte. Il est aussi nécessaire de comprendre le point d’ancrage des raisonnements des uns et des autres et permettre à chacun de sortir de son enferment.

 

Plus que le « vivre-ensemble » (car, en fait, on vit déjà ensemble mais trop souvent sans nous parler, sans nous comprendre), il nous faut favoriser la « parole-ensemble », poser des actes symboliques et créer de véritables passerelles afin de mettre à mal les jeux pervers de la non-gestion du problème entre les personnes de toutes convictions.

 

L’objectif de l’asbl PhiloMa est de contribuer et de soutenir cette « parole-ensemble » dans le domaine de la gestion des organisations.

 

Dans cet esprit et en ces périodes troubles, nous faisons nôtres à la fois les paroles d’Etty Hillesum et d’Amadou Hampâté Bâ.

 

Etty Hillesum (1914 – 1943), jeune femme juive et mystique, écrivait en 1942 dans ses lettres du camp de concentration de Westerbork :    

 

« En fait je n’ai pas peur. Pourtant je ne suis pas brave, mais j’ai le sentiment d’avoir toujours affaire à des hommes, et la volonté de comprendre autant que je le pourrai le comportement de tout un chacu n. Je cherche à comprendre, à disséquer les pires exactions, j’essaie toujours de retrouver la place de l’homme dans sa nudité, sa fragilité, de cet homme bien souvent introuvable, enseveli parmi les ruines monstrueuses de ses actes absurdes. Je sais déjà tout. Et pourtant je considère cette vie belle et riche de sens. À chaque instant. »

 

Amadou Hampâté Bâ (1901-1991), poète du Mali, fût l’une des grandes figures de la culture spirituelle afro-musulmane. Profondément humaniste, il a écrit ces lignes six ans avant sa mort, dans une lettre dédiée à « La Jeunesse » :

 

« A notre époque si grosse de menaces de toutes sortes, les hommes doivent mettre l’accent non plus sur ce qui les sépare, mais sur ce qu’ils ont de commun, dans le respect de l’identité de chacun. La rencontre et l’écoute de l’autre est toujours plus enrichissante, même pour l’épanouissement de sa propre identité, que les conflits ou les discussions stériles pour imposer son propre point de vue. Un vieux maître d’Afrique disait : il y a « ma » vérité et « ta » vérité, qui ne se rencontreront jamais. « LA » Vérité se trouve au milieu. Pour s’en approcher, chacun doit se dégager un peu de « sa » vérité pour faire un pas vers l’autre…« 

 

Laurent Ledoux

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Attentats de Paris du 13 novembre 2015 : Comprendre pour agir – Artice de Waddah Saab

 

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Réflexions d’un ami musulman (qui préfère rester anonyme) de Laurent suite au texte publié par Laurent le 13 novembre 2015 (ci-dessous)

 

Si l’indignation devant la souffrance, notamment celle issue du terrorisme, est un acte de bonne santé psychique, car elle exprime l’humanitas qui est en nous, encore faut-il qu’elle relève, pour prendre la perspective de Kant, d’un impératif catégorique universel, et que l’indignation ne soit pas à géométrie variable.

 

Cela signifie que cette indignation doit partir de notre humanité, et non pas d’abord de nos appartenances, de nos ancrages ou de nos proximités. C’est Le Pen qui, en France, disait qu’il était plus proche de son cousin que de son voisin, et plus proche de son voisin que de l’étranger. J’aurais aimé que la légitime indignation devant les atrocités parisiennes soit à la hauteur de l’universel et, par exemple, englobe, un sentiment d’amitié avec les habitants des quartiers chiites de Beyrouth qui ont aussi vu le déluge de feu (provenant d’ailleurs de la même folie de Daech), il y a quelques jours à peine.

 

Il n’est pas certain que les catégories de ton texte, « Occident » et « Islam » , soient les plus pertinentes pour désarmer les mots et éviter d’entrer dans la « spirale de la violence ».

 

« L’Occident » n’a pas à « gérer sa relation avec l’Islam », car nous ne sommes pas sur le même terrain. A moins de faire coïncider l’Occident avec le christianisme ou (comme le montre les seules références externes dans ton texte (Daniel Sibony et Etty Hillesum), le judéo-christianisme.

 

Ce n’est pas parce qu’une dynamique sociale use d’un certain registre discursif, qui n’est qu’une forme langagière, qu’elle est déterminée, en dernier lieu, par elle. Même si, aux Etats-Unis, dans les années 1960, la communauté noire se sentait d’abord représentée par ses élites religieuses, même si elle donnait une forme religieuse à son langage, le fond de cette dynamique sociale n’était pas religieux. Même si cette communauté se retrouvait dans les prêches du pasteur Martin Luther King ou du leader musulman Malcom X, ce qui se jouait en fait était la question de la liberté, de l’émancipation, de l’égalité.

 

Je prends cet exemple, éminemment positif, pour illustrer la distinction entre la forme langagière d’un discours et la dynamique sociale concrète. Continuer à parler d’Occident et d’Islam nous place sur le terrain d’un affrontement entre des singularités.

 

C’est très exactement le résultat escompté par les fous furieux de Daech et d’Al-Qaida : islamiser la relation avec l’Autre (ici l’Occident), insinuer dans l’esprit des Occidentaux l’idée que Daech et Al-Qaida sont des expressions de l’Islam. La conséquence est que le Commun comme espace de sens est dissous. Il n’y a que la juxtaposition de l’Occident et de l’Islam, à charge pour le premier de gérer sa relation avec le second.

 

Le Palestinien Edward W. Saïd (1936-2003) fut professeur de littérature comparée à la Columbia University de New York. Cet arabe chrétien a témoigné, en particulier dans « L’orientalisme » (1978), une profonde intelligence de son temps, et d’une culture universelle.

Face au « clash des civilisations », il a indiqué, dans le sillage de Goethe qu’il admirait tant, qu’un autre monde était possible, qu’une autre perspective pouvait être défendue : celle d’un universalisme fondé sur le pluralisme des histoires, des géographies et des imaginaires.

 

Pour lui, les catégories d’Occident, d’Islam et d’Orient étaient à manier avec beaucoup de précaution. L’un de ses derniers articles, en 2003, était titré « L’humanisme, dernier rempart contre la barbarie ».

 

Ces catégories d’« Occident » et d’« Islam », non seulement essentialise les acteurs du drame, mais les homogénéise. De plus, on passe du logos à un mythos pathologique.

 

La question, contrairement à ce que croient Daniel Sibony et consorts, ce n’est pas le Coran (ce qu’il dit, ce qu’il ne dit pas) qui pose problème. Pour lui, le fond de la violence est un manque qui s’exprime dans le vide coranique : le refus de l’islam d’accepter le pluralisme. 

 

Laissons donc le Coran, la Bible et les Upanishads aux exégètes et refusons de faire de ces livres les causes des problèmes. Il me semble que nous devrions plutôt aller du côté du droit international que ce celui de la psychanalyse pour penser et panser les blessures, et éviter la « spirale de la violence ». La Belgique dispose à cet égard de l’une des meilleurs écoles juridiques au monde.

 

Et ses praticiens du « droit commun des nations » connaissent bien les réalités du Proche-Orient. Je te renvoie, à titre d’exemple, à un article inspirant et très juste d’Olivier Corten, du Centre de droit international de l’ULB : « La Belgique est-elle sur le point d’entrer en guerre ? »

 

La référence au droit international, et notamment au droit des peuples, me semble incontournable si on souhaite faire advenir un espace commun à l’échelle du monde, un monde commun. Evitons donc d’aller dans ce que j’appelle une théologisation (ou une psychanalysation) des relations internationales.

 

Si le local est soumis à la loi locale, le monde commun doit être présidé par la loi commune des nations (qui est le droit international public). Les contributions du regretté François Rigaux ou de Jean Salmon sont plus que jamais nécessaires.

 

Je ne dis pas que le fait de poser une « autre parole sur la parole « sacrée » » n’est pas nécessaire. Mais si cette autre parole est de déconstruction, de critique, de contextualisation excessive ou de relativisation, alors cette « autre parole » sera reçue d’une façon négative par ceux à qui elle est destinée.

 

Ce n’est pas à un psychanalyste ultra-violent (je reviens à Sibony) à l’égard de l’islam, du Coran, ou du peuple palestinien que revient le droit de dire cette « autre parole » sur la « parole sacrée ». Farouche partisan de l’Etat d’Israël et de sa politique coloniale, il n’est pas à la hauteur du droit international quand il refuse la reconnaissance de l’Etat palestinien.

 

Tu liras, si la chose te semble pertinente, l’article suivant du tunisien Mohamed Talbi, l’un des théologiens musulmans les plus estimables, les plus ouverts au dialogue des cultures et des civilisations, l’un des plus ouverts au mariage des lectures du Coran (lectures traditionnelles et lectures modernes), cible permanente de islamistes violents. Dans cet article, il démonte l’argumentaire anti-arabe et anti-musulman de Sibony.

 

L’émergence d’une « parole-ensemble » dans le domaine interconvictionnel appelle, je le crois sincèrement, à une attention aux mots, pour qu’ils ne deviennent pas sources de maux. Les mots sont importants, et on ne peut se contenter de solliciter des lectures mystiques, des compréhensions télépathiques, du genre : « Ecoutez non pas ce que je dis, mais le bon fond qui est derrière » ou « Soyez capable d’aller au-delà des mots, et de voir la beauté de mes valeurs ».

 

En situation de crise, où les affects de tous sont surexposés, il est thérapeutique de choisir les mots qui guérissent, les pensées, les écrivains, les images qui s’inscrivent dans la perspective de la naissance d’une « parole-ensemble ».

 

Après le 11 septembre 2001, la sorcière écologiste et féministe Starhawk (qui est issue d’une famille de confession juive), dont j’ai parlé à plusieurs reprises à PhiloMa, a écrit un texte superbe. Il s’appelle : »Seule la poésie peut nous sauver après le 11 septembre« .

 

Le musulman que je suis aime les paroles de cette sorcière !

 

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Texte écrit à chaud par Laurent le 13 novembre 2015 au soir

 

Face aux événements tragiques de ce vendredi 13 novembre à Paris, l’asbl PhiloMa est en communion avec les proches des victimes et appelle chaque homme et femme de bonne volonté à ne pas se durcir face à ces actes inqualifiables.

 

Par leur barbarie aveugle, les terroristes nous invitent à rentrer dans une spirale de violence. Ne cédons pas à leurs appels. Sachons garder notre calme pour essayer, malgré la douleur et la colère, de les comprendre et de réaliser que, sans les disculper aucunement, personne ne peut se prétendre totalement innocent.

 

Pour ce faire, il nous faut non seulement éviter la peur, qui se mue en phobie et qui mène à l’enfermement et à encore plus de violence. Mais, il nous faut tout autant éviter la culpabilité narcissique de l’Occident face à l’Islam. Car cette culpabilité ne permet pas seulement à l’Occident de gérer sa relation avec l’Islam : il l’y enferme en même temps. Et là, tout se bloque : parler vrai, risque de stigmatiser ; ne pas parler, c’est entretenir l’enfermement et le déni. On tourne alors dans un jeu pervers.

 

Comme le suggère entre autres le psychanaliste Daniel Sibony, il nous faut au contraire oser la parole, connaître et reconnaître la violence qui est parfois contenue dans les textes sacrés (que ce soit le Coran ou la Bible) et organiser des moments de convivialité.

 

Le défi que lance la liberté de parole et le dialogue vrai est de parvenir à poser une autre parole sur la parole « sacrée », convenue, politiquement correcte. Il est aussi nécessaire de comprendre le point d’ancrage des raisonnements des uns et des autres et permettre à chacun de sortir de son enferment.

 

Plus que le « vivre-ensemble » (revendication lénifiante par excellence car, en fait, on vit déjà ensemble mais trop souvent sans nous parler, sans nous comprendre), il nous faut favoriser la « parole-ensemble », poser des actes symboliques et créer de véritables passerelles afin de mettre à mal les jeux pervers de la non-gestion du problème entre l’Islam et l’Occident, et plus largement entre les personnes de toutes convictions.

 

L’objectif de l’asbl PhiloMa est de contribuer et de soutenir cette « parole-ensemble » dans le domaine de la gestion des organisations.

 

Dans cet esprit et en ces périodes troubles, nous faisons nôtres les paroles d’Etty Hillesum, dans ses lettres du camp de concentration de Westerbork :    

« En fait je n’ai pas peur. Pourtant je ne suis pas brave, mais j’ai le sentiment d’avoir toujours affaire à des hommes, et la volonté de comprendre autant que je le pourrai le comportement de tout un chacun.

 

Je cherche à comprendre, à disséquer les pires exactions, j’essaie toujours de retrouver la place de l’homme dans sa nudité, sa fragilité, de cet homme bien souvent introuvable, enseveli parmi les ruines monstrueuses de ses actes absurdes.

Je sais déjà tout. Et pourtant je considère cette vie belle et riche de sens. À chaque instant. »

 

Laurent Ledoux

 

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Les yeux dans les yeux, le regard force de paix et d’amour : souvenir de confidences de hutu – Texte de réponse au mien envoyé par Muriel Rosset

 

En finissant ce dimanche l’écoute d’un MOOC sur l’éthique et surtout de sa dernière partie sur l’éthique de l’amour et du don, je me suis attardée sur ce qui était dit du visage révélateur. Subitement, l’importance de pouvoir se regarder et se parler face à face en se regardant dans les yeux m’a rappelé mes soirées passées en 2001 dans des centres d’hébergement avec des SDF et des réfugiés.

J’avais rencontré un hutu rwandais qui avait massacré des tutsi, beaucoup de tutsi enfermés dans des églises. Ce qu’il m’a dit en détail était terrible. D’autant plus terrible qu’il disait avoir foi en Dieu. Il avait peur de l’enfer. Nous avons passé de longues nuits à pleurer, lui en parlant et moi en l’écoutant. Il avait brûlé des villages, tué un évêque, des prêtres, massacré des civils, torturé des miliciens … jusqu’à ce qu’une femme qui le connaissait l’appelle par son nom :  « John ! » Il avait alors décidé de fuir son pays, car en étant soudain reconnu il s’était dégoûté de ce qu’il faisait.

 

De mon côté, voyant son besoin pardon de lui-même plus que des autres, je lui avais recommandé de se confesser à un prêtre ami, mais après être allé le rencontrer il était revenu fâché et m’avait dit qu’il ne pouvait raconter ses horreurs qu’à une femme.

Un bénévole « militaire » dans tous les sens du terme était venu me voir un soir, énervé de ne pas savoir ce qu’on avait de si long à se raconter et prétextant de me proposer sa protection dont je n’avais pas besoin, car John me parlait en me regardant. A la fin de l’hiver, avant de quitter cette hébergement provisoire, John, bel homme noir bien bâti, m’avait écrit un petit mot griffonné sur un papier chiffonné « je ne suis qu’un pauvre homme sans toit, mais pensez-vous qu’un jour on pourrait faire l’amour ensemble ? » Je lui avais dit que je ne pouvais pas parce que j’étais mariée et concevais l’amour comme histoire sacrée, pas parce qu’il était ce qu’il était. Mais qu’il ferait bien d’arrêter de boire pour se fuir !

En y repensant aujourd’hui, je m’étonne de ne pas me souvenir des sensations éprouvées face aux horreurs qu’il m’a racontées. J’en suis moi-même stupéfaite, mais peut-être aussi heureuse et soulagée. Je me rappelle seulement quand nous avons pleuré en nous tenant la main, et aussi de son aveu « Je ne sais pas si une femme voudra encore de moi, mais le fait d’avoir trouvé le courage de vous écrire ce mot après ce que je vous ai dit, sans que vous ne vous moquiez de ma demande, cela m’aidera à essayer de continuer à vivre. Merci pour la longue réponse que vous m’avez écrite pour devenir un homme de paix et de justice. »

Les réseaux sociaux comme les voiles des femmes arabes ne doivent pas cacher les regards, ces regards tellement essentiels pour oser se révéler et se laisser révéler comme être humain.

 

Dans totalité et infini, Levinas nous parle de sa philosophie du visage : « L’indissimulable langage des yeux dit la franche présence d’un être, qui quelle que soit la manière qu’il a de se représenter ou que j’ai de me le représenter, se révèle à moi comme un interlocuteur. L’indissimulable langage des yeux suppose la révélation de l’autre à moi. L’œil ne luit pas, il parle. »

 

Muriel Rosset, coach et consultante en relations humaines, enseignante en philosophie –management et en négociation et bases d’un dialogue relationnel

 

 

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Réponse préliminaire à mon texte d’un ami de culture mixte – arabe et française

 

Il y a deux genres de réaction aux évènements terribles que nous traversons :

 

L’une met l’accent sur les impasses du modèle capitaliste ou tout est marchandisé, et qui débouche sur un vide de sens dans lequel s’engouffrent les intégristes et en particulier ceux de l’Islam.

 

L’autre met l’accent sur la question identitaire, le rejet de « l’Occident » par « l’Islam » (et l’inverse) qui déboucherait sur un conflit de civilisation.

 

Je pense que les deux analyses ont une part de vérité. Il y a vraiment un problème de vide de sens dans le libre marché qui est la source de beaucoup de maux. Et il y a un problème de la réaction islamique à ce vide de sens. La réaction islamique intégriste est pathologique, au sens que c’est un désir fou de pureté à trouver dans un soi-disant passé idéal. Nier que cette pathologie trouve son origine dans l’Islam, en particulier l’Islam Wahhabite – salafiste de certains saoudiens / qataris, est absurde.

 

Le combat qui nous attend est long et complexe, parce qu’il va falloir aussi bien combattre l’intégrisme islamique (financé avec des moyens considérables par nos alliés – monarchies pétrolières) que le vide de sens auquel nous conduit le libre-marché devenu une fin en soi.

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